Algérie

Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54 : «Le pouvoir n'a pas la volonté d'aller vers des élections» Actualité : les autres articles



Le spectre de la fraude électorale hante les états-majors des partis politiques de l'opposition. En dépit des «assurances» du gouvernement quant à la transparence du prochain scrutin, la religion de Ali Fawzi Rebaïne, réélu vendredi dernier pour un quatrième mandat consécutif à la tête de AHD 54 (parti créé en 1991), est toute faite.
«Le pouvoir n'a aucune volonté d'aller vers des élections transparentes et honnêtes», déclarait hier M. Rebaïne. Lors d'une conférence de presse tenue au siège de son parti, le militant et activiste des droits de l'homme, ancien détenu à la prison de Berroughia, ne croit pas aux «professions de foi» des responsables du gouvernement. AHD 54 veut plus que les discours, des «garanties» et des actes. Il exhorte ainsi les gouvernants à prendre un certain nombre de mesures à même de rassurer les électeurs et formations politiques en compétition. Il propose, à ce propos, la désignation d'un nouveau gouvernement, «formé de technocrates» ; l'ouverture «immédiate» des médias audiovisuels aux partis de l'opposition ; de revoir le mode de désignation des magistrats appelés à présider les commissions nationale et locales de surveillance des élections.
Les magistrats devraient être désignés, selon lui, «par tirage au sort et non pas nommés par le ministre de l'Intérieur». M. Rebaïne demande également que le fichier électoral soit assaini «pour qu'on ne fasse pas voter les morts» et que des copies (de ce fichier) soient transmises aux partis politiques.
Tout en réitérant sa demande d'observateurs internationaux, M. Rebaïne se demande pourquoi le gouvernement algérien n'a pas «jugé utile d'accepter ou de rejeter la proposition de l'UE de déployer ses observateurs».
Le président de AHD 54 appelle également à la révision du dispositif des bureaux de vote itinérants, exige de la traçabilité dans le financement des campagnes électorales et dans l'établissement des procurations de vote.
S'il se dit admiratif devant l'expérience tunisienne dont la transparence a caractérisé les élections du 23 octobre, il affirme craindre, en Algérie, un remake des fraudes massives et du bourrage des urnes ayant caractérisé les précédentes consultations électorales. «Chez nous, le pouvoir confond entre transparence des élections et transparence des urnes», ironise-t-il.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)