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Ali Fawzi Rebaïne
Ali Fawzi Rebaïne plaide pour la refonte totale du système judiciaire. Son programme prévoit l'élection à vie des membres du Conseil constitutionnel et le pluralisme syndical dans le secteur de la justice.Fils de chahid et d'une célèbre moudjahida, issu également d'une famille de révolutionnaires de la première heure, nationaliste jusqu'à la moelle, l'homme part, aujourd'hui et pour la troisième fois d'affilée, à la conquête d'un pouvoir confisqué depuis l'indépendance, alors qu'il était encore enfant. Lui, c'est le président du parti Ahd 54 et candidat à la présidentielle d'aujourd'hui, Ali Fawzi Rebaïne. Né le 24 janvier 1955 à Alger et père de deux enfants, l'homme se présente comme «l'alternative au système qu'il a combattu des dizaines d'années durant».Doté d'un fort capital de militantisme pour les droits de l'homme et la démocratie, le leader de Ahd 54 fait valoir son parcours pour espérer arriver au palais d'El Mouradia. N'ayant pas mangé à tous les râteliers, le candidat se dit être le représentant des pauvres (zaoualia en arabe). Son cheval de bataille pour cette nouvelle joute, après celles perdues en 2004 et 2009, est «la justice et l'équité sociale». «Je sais qu'il y avait deux justices : une debout et l'autre assise. Aujourd'hui, j'en ai découvert une troisième qui est carrément ?à genoux'», déclarait Ali Fawzi Rebaïne en 1985, à l'adresse du juge de la Cour de sûreté de l'Etat qui lui demandait de se défendre.Ce témoignage a été fait récemment par son compagnon de lutte, avocat et militant des droits de l'homme, Mokrane Aït Larbi, lors de son passage sur la chaîne de télévision privée KBC. Les faits se sont déroulés après l'arrestation des fondateurs de la première Ligue indépendante de défense des droits de l'homme (LADDH). Ali Fawzi Rebaïne a fait l'objet, au même titre que les autres détenus, de graves chefs d'inculpation et a été condamné à de lourdes peines de prison, d'où sa lutte actuelle pour l'instauration d'une «justice indépendante et des juges qui ne se soucient que de l'application de la loi». Il plaide ainsi pour la refonte totale du système judiciaire. Son programme prévoit en effet l'élection à vie des membres du Conseil constitutionnel et le pluralisme syndical dans le secteur de la justice. Il s'agit là d'un des piliers d'un Etat de droit et l'un des maillons manquants de la chaîne de l'Etat algérien.Une victime de la tortureSa fixation sur le secteur de la justice est justifiée. Cet opticien de profession en a été victime à plusieurs reprises. Il a même côtoyé de nombreux opposants politiques, dont sa mère Fettouma Ouzegguène, persécutés par le système du parti unique et malmenés par sa justice aux ordres. Ses mésaventures avec les prisons de la Sécurité militaire commencent dès le début des années 1980.Engagé dans le mouvement armé pour faire tomber le régime, sous la houlette de Benchenouf, Ali Fawzi Rebaïne fut arrêté en 1983. Il a été conduit dans un véhicule banalisé à la prison de Bouzaréah pour y subir les premiers actes de torture avant d'être transféré dans une autre caserne située à proximité du siège du ministère de la Défense. Il a été placé dans la même cellule où son père fut torturé et assassiné par le colonialisme français. Ce dernier ne saura pas que son fils a subi le même sort que lui. Mais par le fait de ses concitoyens, 20 ans après l'indépendance de l'Algérie, ce ne fut que le début pour ce fils de chahid car la suite fut plus dure encore.Il connaîtra des souffrances dans les locaux lugubres de la redoutable prison de Berrouaghia (Médéa) et de Lambèze (Batna).Pour avoir fondé l'Organisation des enfants de chouhada et participé à la création de la LADDH, Ali Fawzi Rebaïne retourne encore une autre fois en prison pour les mêmes chefs d'inculpation saugrenus. Après sa libération, suite à une grâce présidentielle en 1987, il reprend son militantisme dans le cadre de l'Association des enfants de chouhada, Ahd 54, qui devient à partir de 1991 un parti politique, dont il est membre fondateur et président jusqu'à aujourd'hui.




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