Ali Boutamina...naturaliste inné

Ali Boutamina … naturaliste inné

Actuellement, il est le président de l'association « El-Mebdoue » pour l'environnement d'Ibn Ziad ( ex Rouffach) wilaya de Constantine (Algérie).

1- Sa jeunesse
Il est né le 1er Novembre 1963 au lieu dit Djaafria, au piémont du djebel Zouaoui, commune d'Ibn Ziad, soit une année après l'indépendance de l'Algérie. Il a vécu dans ce milieu rural pendant quatre ans, puis sa famille alla s'installer dans une banlieue de Constantine à la cité Boudraa Salah (ex-cité « El Bir »).
Son père Khodja issu d'un milieu rural n'a pas oublié ses habitudes et a continué à fréquenter les djebels de son enfance que sont le djebel Zouaoui, le djebel Kerkera , la forêt de Chettabah, le Djebess et les régions limitrophes d'Oued Athmènia et de Messaoud Boudjeriou…
Il effectuait ses sorties le plus souvent avec ses enfants dont Ali. De ces randonnées et selon les saisons, il ramenait les glands de chêne vert, les baies et fruits de l'azerolier, de l'arbousier, des ronces…la cueillette des épinards, la bourrache et la liste est encore longue. Ces récoltes et cueillettes faisaient partie de leur alimentation et traditions et allégeaient en partie la facture alimentaire de la famille Boutamina.
Donc, dès son jeune âge, Ali a évolué au milieu de ces espaces naturels et il les a fréquentés, qui nous pensons, étaient très florissant en ces temps là.
Dans les années 2000, son père Khodja subit une opération chirurgicale au niveau de l'estomac. Il est resté hospitalisé au CHUC de Benbadis de Constantine pendant une durée de six (06) mois environ.
En sortant de l'hôpital, il était affecté par des « escarres » ou « escharres » au niveau du bassin et du dos (affectant particulièrement les sujets âgés contraints à un alitement prolongé ; il est dit également que le pronostic des escarres des sujets âgés alités est sombre et que la chirurgie en est difficile) donc une guérison difficile…
La médecine moderne n'ayant pas pu cicatriser les plaies, les enfants de Khodja, de bouche à oreille, ont été conseillés par leur entourage d'utiliser une plante dénommée dialectalement « khiyata » qui veut dire recoud du verbe recoudre soit un traitement traditionnel de nos aïeux, d'après les anciens.
Ce traitement appliqué, a vite fait, cicatrisé les plaies. Ce fut un grand soulagement pour la famille Boutamina.
Delà, Ali a eu le déclic pour se lancer dans la connaissance des plantes et de leur vertu.
D'un niveau de formation moyen, maîtrisant mieux la langue nationale que la langue française, ce qui ne l'empêcha pas d'acheter des livres, dictionnaires et tout document se rapportant à la phytothérapie dans la langue de Molière et en arabe et delà avec Kamel Boutamina, une rencontre de hasard, ils ont commencé à identifier et à connaître les plantes de la région de Constantine.

2- Son émancipation
Sa passion pour les plantes était débordante. Il passait avec son ami, lors des journées de repos ou de vacances à escalader les djebels des alentours de chez lui et à ratisser partout la nature, même de sa région natale d'Ibn Ziad.
Au cours de l'année 2001, je fis la connaissance d'Ali, le naturaliste inné et depuis on fait le chemin ensemble pour une noble cause que nous voulons transmettre à notre entourage et à la société devant les problèmes environnementaux qui se posent avec acuité avec l'avènement de ce XXIe siècle « l'homme d'aujourd'hui, il est insouciant ; il oublie d'où il vient ou il va, il s'est enfermé dans la ville et il en est devenu prisonnier ;il a sa villa, une superbe voiture et un compte en banque bien rempli et c'est la réussite totale ; malheureusement le plus dur reste à venir si l'homme ne se ressaisit pas , tout ce luxe est du superflu et l'essentiel, on est entrain de le perdre dès maintenant, la qualité de vie et l'esprit sain ».
Se sont de grands mots, de la philosophie pour certains mais la réalité actuelle est amère et nos scientifiques émérites n'ont pas été sévères avec nous et c'est un tort de leur part de ne nous avoir pas assez alarmé sur la dégradation de la planète (dérèglement du climat. fonte des glaciers des pôles, sècheresse, ouragans, famine, épidémies…).
Donc, un nouveau défi s'ouvre à l'homme, a lui de bien réagir et d'ouvrir de nouveaux horizons pour le bien être de l'Humanité et rendre le sourire aux nouveaux nés qui naissent chaque jour à travers le monde et de toutes les races et de toutes les couleurs.
Aussi, avec Ali Boutamina et l'association « El-Mebdoue » qu'il préside, et l'appui de toute personne intéressée par cet objectif d'intérêt humanitaire et de la population d'Ibn Ziad, nous voulons à notre manière et en nos moyens, participer à l'effort d'éveil et de reconstruction de la Société de demain.
Ali, se voyant étouffer à la cité Boudraa Salah, quitta le logis familial plus confortable, pour aller s'établir définitivement à Ibn Ziad et dans des conditions moindres et se fut sa délivrance de retrouver les espaces naturels qui sont nécessaires à son équilibre.
Son grand bonheur maintenant et de voir le djebel Zouaoui, chaque matin lorsqu'il sort de sa nouvelle demeure d'Ibn Ziad et ses moments de détente, il les passe au djebel parmi ses amis les plantes et les fossiles.
Cette chance que nous avons l'aubaine de connaître, de côtoyeret d'apprécier, on veut la faire partager à toute personne intéressée.
Ceci et au nom du président Ali Boutamina, est la finalité de notre jeune association.
Pour terminer et toujours au nom de l'association, un grand « Merci » à Pierre le cycliste pour l'aide apportée à notre jeune groupe à ses débuts et maintenant encore.


Fait à Constantine, le 1er Novembre 2008.
Par Abdelouahab Karaali