Vernissage de l’artiste Ali Bouchachi au centre culturel de Chenoua
L’Algérien ou l’incarnation de l’universalité
Publié le 13 septembre 2015
Une collection d’une cinquantaine d’œuvres artistiques, dans leur majorité des toiles, ornent depuis le début de ce mois, et ce jusqu’à demain, les deux salles d’exposition du centre culturel Abdelwaheb-Salim de Chenoua à Tipasa.
Des reproductions de gravures rupestres aux tableaux composés mêlant différentes techniques de peinture, l’artiste exposant, Ali Bouchachi, semble judicieusement allier la perfection esthétique et sa créativité débordante qui se matérialise souvent par des symboles suggestifs dévoilant des états d’âme, décrivant des séquences de la vie ou exprimant tout simplement le sens de la vie. La vie de l’espèce humaine, dont la continuité est perpétuée par la procréation. « L’intitulé que j’ai donné à ce vernissage est l’Universalité.
Car son acception comporte différentes dimensions qui transcendent à la fois les frontières géographiques et historiques. Cela dit, le modèle référentiel est l’Algérie. Un pays qui du sud au nord semble contenir les valeurs et les facettes les plus riches résultant du brassage humain qui a donné naissance à un patrimoine exceptionnel », explique-t-il. En effet, ces œuvres invitent leurs contemplateurs à un voyage qui débute des points les plus culminants de l’Algérie, à savoir des massifs du Tassili jusqu’au fond marin de la Méditerranée en passant par Timimoun et la Kabylie. « C’est un hommage que je rends à ma manière à ma patrie. Une patrie qui à travers les âges a été considérée comme un carrefour où se rencontrent les populations venus de différents horizons », souligne-t-il.
Outre la gouache, la peinture à l’huile et la technique de sable, Ali Bouchachi introduit dans ses œuvres d’autres matériaux qui confèrent non seulement à la toile un relief mais épaississent aussi son esthétique par une touche symbolique nécessaire à son interprétation. « Toute ma vie je l’ai vécue à Tipasa. La proximité que j’entretiens avec la mer a influé énormément sur mon sens artistique. Autant dire que c’est une relation fusionnelle, dont l’impact se répercute sur mes œuvres à travers l’utilisation de symboles et d’objets propres au monde marin », révèle-t-il. De cette liaison viscérale est née sa passion pour l’art du matelotage. Un métier pluriséculaire jalousement préservé par les marins et les pêcheurs. Ainsi, la confection des nœuds marins et autres produits issus du matelotage qui a donné naissance au macramé n’ont plus de secrets pour notre artiste.
Ce don l’utilise souvent d’ailleurs dans ses œuvres. Agé de 65 ans, il a passé 44ans de sa vie au service de l’art. « Mon histoire avec l’art a commencé en 1971. J’ai débuté en collectionnant des coquillages que j’utilisais pour exécuter des portraits sous forme de mosaïques. Ce fut le cas pour les portraits de Che Guevara et Larbi Ben M’hidi. Par la suite, j’ai essayé d’évoluer en utilisant d’autres techniques et genres », retrace-t-il. Pour lui, son aventure avec l’art n’est pas près de s’arrêter.
Amirouche Lebbal
AliBouchachi - Artiste peintre. - Tipasa, Algérie
24/09/2015 - 278236