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Ali Bella, la mémoire déçue de Aïn Beïda Si l'indépendance m'était contée



Ali Bella, la mémoire déçue de Aïn Beïda                                    Si l'indépendance m'était contée
Il naquit en 1937 à Aïn Beïda, alors le mouvement national indépendantiste venait d'être rapatrié après l'interdiction de l'ENA et la création du PPA en 1936. Une année avant la naissance de Ali Bella, Messali Hadj anima un meeting populaire à Belouizdad (Belcourt), au stade du 20 Août, pour annoncer le programme du parti et pour la première fois, l'indépendance nationale a été revendiquée publiquement, au moment où la délégation du Congrès musulman était reçue par le gouvernement du Front populaire pour demander l'intégration et l'assimilation. Si Ali, grandit dans une famille et une ambiance patriotiques. Le père était de l'UDMA et le grand frère du PPA-MTLD. A l'âge de 18 ans, en 1955, Ali s'engage dans l'action armée. Quelques mois après, son père décéda, alors que son grand frère était en France. Ali n'avait pas d'autre choix que de poursuivre son combat pour l'indépendance du pays en tant que civil, pour pouvoir aider ses six frères et s'urs en bas âge. Si Ali était agent de renseignements alimentant les réseaux du FLN de Aïn Beïda grâce à ses contacts avec un gendarme kabyle qui lui donnait les informations utiles pour les moudjahidine. Son activité clandestine durant la guerre de libération n'était connue que par quelques moudjahidine comme H'mida Ferhati a qui il transmettait les renseignements récoltés auprès de son contact gendarme. Lors des manifestations de 1961, Ali Bella a été arrêté. Sa mère, craignant une perquisition à la maison familiale, a décidé de détruire tous les documents qui prouvaient l'engagement de Ali Bella dans la révolution. Ali Bella est marqué par le martyr de tous les moudjahidine de Aïn Beïda qu'il a connus et déplore l'amnésie et le silence qui entoure l'épopée révolutionnaire et les héros de sa ville natale. Ali aurait aimé qu'il y ait un travail de mémoire non seulement pour honorer les martyrs et rendre hommage au peu de moudjahidine encore en vie mais aussi pour mettre en valeur le combat du peuple et les sacrifices consentis pour que vive l'Algérie libre. La Kasma des moudjahidine de Aïn Beïda est inerte, les enfants de Aïn Beïda sont ailleurs, les archives sont introuvables et les survivants de la guerre d'indépendance font preuve d'autant d'humilité que de prudence pour témoigner de ce qu'ils ont vécu. Ali Bella, reste, à 75 ans, une mémoire déçue de Aïn Beïda qui a donné au mouvement national et à la Révolution des figures d'envergure nationale, à l'image de Belkassem Zinai et Hihi Mekki.
A. G.


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