Ali Bekkouche est mort

Ali Bekkouche vient d'être ravi aux siens. Il faisait partie du fameux ?Sultanat de Skikda', qui, au courant des années 1960/70, offrit à l'Algérie la crème de sa matière grise et à Skikda, ses titres de noblesse.Il aimait sa ville à en mourir, et faisait partie d'une génération que Skikda n'est pas prête d'enfanter encore. Ali Bekkouche était un gestionnaire de grande envergure. Il a eu à diriger la SNVI durant son âge d'or. Il passera aussi plus d'une décennie à Bonn en Allemagne à parrainer les jeunes algériens, venus apprendre les mystères de la mécanique allemande.Il eut également à siéger au CNES et à fonder l'ONA, où il pèsera de tout son poids pour doter Skikda d'une station de traitement des eaux usées, afin d'épurer sa côte. Mais Ali était aussi un grand sportif. Il était le gardien de la fameuse équipe de handball de la JSMS, championne d'Algérie en 1966 avec de talentueux sportifs que furent les Sid Salah, Driss Lakhdar, Chebli Ali, Mameri Mohamed, Haddad Abdelkrim, Bounasri Brahim, et les franco algériens Guillet, Pascal et Bousuquet.Il était aussi le gardien attitré de l'EN de 1966 à 1968, avant d'aller humer la brise algéroise sous les couleurs de l'OM Saint-Eugène. Il coupe alors court à sa carrière sportive et voue sa destinée aux études commerciales. Brillant, galant et un brin plaisantin, il revenait souvent à Skikda pour s'adonner à son autre sport favori, la plongée sous-marine qu'il affectionnait dans les eaux de Stora et des Sept-Iles. Quelques jours seulement avant sa mort, un de ses amis lui demanda quand est-ce qu'il allait enfin venir à Skikda. Ali répondit : «le jour où vous réussirez à avoir un aéroport».Prémonition.