Ali Abdallah Saleh «renonce» au pouvoir

Une comédie pour se faire réélire? Le président yéménite Ali Abdallah Saleh est revenu, hier, sur sa décision de renoncer au pouvoir et annoncé qu’il allait briguer un nouveau mandat de sept ans lors de l’élection présidentielle prévue en septembre. «Je réponds à l’appel des masses populaires», a déclaré M. Saleh. Devant des citoyens rassemblés dans une des places de la capitale, il a déclaré «Je serai un soldat parmi vous, comme je l’ai été dans le passé». Une foule s’était formée sur une place, non loin du palais présidentiel, brandissant de nombreuses banderoles invitant M. Saleh à renoncer à sa décision de ne plus se représenter. Au pouvoir depuis 1978, il était à l’époque à la tête du Yémen du Nord, M. Saleh avait annoncé en juillet qu’il ne souhaitait pas briguer un nouveau mandat. Cette annonce avait surpris tout le monde, mais personne au Yémen n’a jamais vraiment crû que cette décision était définitive. «Je veux céder le pouvoir pacifiquement. Pratiquons l’alternance d’une façon démocratique et en toute liberté», avait-il répété mercredi. Une conférence extraordinaire de son parti, le CPG, a été convoquée pour le «convaincre» de briguer un nouveau mandat. Des élections «style» arabe Au terme de ses travaux, la conférence a proclamé que M. Saleh était son candidat. Les autres forces politiques du pays ont été invitées à présenter leurs candidats pour «une élection libre et honnête». «Les masses populaires m’ont obligé à répondre à leur appel», a dit M. Saleh lors de la séance de clôture du CPG, après avoir promis à ses compatriotes, «la sécurité, la stabilité, la liberté et la démocratie». Une douzaine de personnes se sont manifestées. Elles devront recueillir les voix de 5% des membres du Parlement et du Majlis al-Choura.