Depuis quelques mois, l'accent est mis, avec de plus en plus d'insistance, sur l'amélioration du cadre de vie des Algériens, particulièrement en milieu urbain. Ce souci a dominé la cérémonie de présentation sur la vision stratégique de développement et de modernisation de la capitale, organisée au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, le 16 décembre dernier, sous la supervision du Président Abdelmadjid Tebboune.Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, a rappelé que la prise en charge des préoccupations et du cadre de vie des citoyens était au coeur des instructions du Président Tebboune, sur lesquelles s'articulent les politiques publiques qu'il a décidées. Un ministère de l'Environnement et de la Qualité de la vie a été créé spécialement pour répondre à ce besoin majeur, rendu urgent par la dégradation de l'état de l'environnement constaté par tous dans leur vie quotidienne (saleté, nuisances sonores?).
Toutefois, fait encourageant : des progrès dans l'amélioration du cadre de vie sont perceptibles par les Algériens dans leurs villes et dans d'autres villes algériennes qu'ils visitent comme touristes ou pour une raison professionnelle. Seulement, ces progrès sont insuffisants pour être irréversibles. Exemple : l'image des constructions inachevées gâche l'esthétique de l'ensemble urbain et pousse à la négligence alors que des efforts sont faits par l'Etat dans le ravalement des façades, voire la restauration entière d'immeubles anciens. En réalité, le cadre de vie est l'affaire de tous, pas seulement des institutions concernées ; le rendre plus agréable dépend aussi et surtout du citoyen lui-même.
L'article 2 de la loi d'orientation de la ville (loi du 20 février 2006) parle de «la gestion de proximité: selon laquelle sont recherchés et mis en place les supports et procédés destinés à associer, directement ou par le biais du mouvement associatif, le citoyen à la gestion des programmes et actions concernant son cadre de vie et d'en apprécier et évaluer les effets engendrés».
L'article 17 de la même loi est plus explicite: «conformément à la législation en vigueur, les citoyens sont associés aux programmes relatifs à la gestion de leur cadre de vie, notamment leur quartier. L'Etat veille à réunir les conditions et les mécanismes permettant d'associer effectivement le citoyen aux programmes et actions concernant la politique de la ville». Entre la volonté exprimée dans les discours et textes officiels et la réalité, il y a des contradictions, qu'il est aisé de lever, pour peu que l'on s'en tienne systématiquement à la loi. Ainsi, de vastes espaces publics ont été aménagés pour éviter aux passants la promiscuité des rues confinées, mais ces espaces sont parfois encombrés de chapiteaux posés bruyamment et parfois inutilement. Autre facteur de dégradation du cadre de vie : les nuisances sonores. Les spécialistes citent de nombreuses recherches scientifiques qui démontrent que le bruit provoque du stress. Ils expliquent que la pollution sonore a été associée aux maladies cardiaques, à l'hypertension artérielle et aux accidents vasculaires cérébraux. Plongés dans une ambiance sonore insupportable, les espaces publics piétonniers perdent leur vocation qui les destine à offrir les conditions de tranquillité et de détente pour réduire le stress urbain dont les effets sur chacun sont visibles et souvent désastreux. Il est normal que les organisateurs d'événements (concerts de musique, animations diverses?) et ceux qui louent les équipements sonores (hauts parleurs…) saisissent les opportunités de faire des opérations commerciales, mais il faut prendre en compte aussi les passants et les riverains (non consultés) qui en subissent les conséquences sur leur cadre de vie et sur leur santé. Il n'est pas rare qu'une série de hauts parleurs soient posés à quelques mètres l'un de l'autre (une «densité» impressionnante), sous les balcons des riverains, pour diffuser simultanément, chacun, des chansons choisies par les discs jockey selon leur propre goût, sur fond de «compétition» à qui fera le plus de bruit. Pour y remédier, il suffit de connaître le lien entre certaines pathologies (qui coûtent énormément en dépenses de santé) et le malaise urbain (dû, en grande partie, à l'incivisme, encouragé par la domination de l'informel), et ensuite, juste respecter la loi sur l'environnement ”“ que « nul n'est censé ignorer» ”“ et les autres dispositions juridiques qui réglementent et dans certains cas interdisent carrément les nuisances sonores.
Lakhdar A.
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Posté Le : 21/12/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rédaction LNR
Source : www.lnr-dz.com