Algérie

Algériens en danger



Encore une fois, devant la menace et le risque de contamination par la grippe aviaire qui pèsent sur le pays, les responsables de la santé publique restent de glace et tiennent à tout prix à minimiser le danger latent d?une éventuelle pandémie qui suscite, partout ailleurs, jusqu?aux Etats-Unis, les pires inquiétudes. Pis encore, dans sa conférence de presse de lundi dernier, le ministre Amar Tou s?est refusé à donner les moindres détails sur le plan de prévention et de lutte contre toute épidémie éventuelle. Annoncée plusieurs jours à l?avance, la « prestation » du ministre de la Santé devant la presse, telle que rapportée dans les journaux, aura brillé aussi par le mépris dans lequel on confine les Algériens que l?on veut maintenir dans l?ignorance. Mais le plus grave réside, sans doute, essentiellement dans les - quelques - mesures envisagées pour protéger la population contre les risques d?épidémie et qui sont loin d?être rassurantes pour la simple raison qu?elles paraissent nettement insuffisantes. Cela dénote une fois de plus que l?on persiste à sous-estimer les conséquences de la grippe aviaire en arguant que l?Algérie demeure éloignée des foyers de contamination localisés tout à fait au début, c?est- à-dire il y a trois ans, en Asie, et signalés depuis peu en Europe centrale... Le reste du Vieux Continent se prépare à faire face à une épidémie qui pourrait provoquer la mort de plusieurs millions d?Européens. Eloignée dit-on, que dire alors des Etats-Unis qui s?apprêtent, selon un scénario-catastrophe, à une autre tragédie qui pourrait entraîner la mort de plus de deux millions d?Américains, faute de vaccins en nombre suffisant et qui sont géographiquement et même au plan de la technologie aussi éloignés, sinon plus, de ces foyers de contamination ? Malgré cela, les experts de la première puissance au monde vont jusqu?à dire que même l?hypothèse la plus irréaliste de fermer toutes les frontières du pays ne ferait que retarder d?un mois ou deux, tout au plus, la propagation de la maladie sur le territoire américain ! Chez nous, on pourra toujours compter sur la baraka de tous les saints et pas même sur les vétérinaires recevant un salaire de misère et à qui on refuse le droit le plus élémentaire de protester contre des conditions déplorables de travail. Alors faudra-t-il attendre que la grippe aviaire fasse des ravages et que les premières victimes soient déclarées pour que l?Etat et les pouvoirs qui disposent pourtant d?un confortable « matelas en devises » d?on ne sait combien de milliards - 50, 60 ou 70, culture du secret et mépris obligent - de dollars, mettent les moyens qu?il faut pour protéger les Algériens.


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