Algérie - Fête du bijou kabyle et de l’artisanat berbère

Algérie - Yennayer : le nouvel an berbère change de dimension



Algérie - Yennayer : le nouvel an berbère change de dimension
consacré journée chômée et payée dans le pays. Un événement qui appelle à plonger dans la réalité d'un moment symbolique d'importance dans la culture amazighe.
Par Amayas Zmirli, à Alger





Algérie
En Algérie, Yennayer est désormais un jour chômé et payé. Un amendement à la loi fixant la liste des fêtes légales a été validé par le gouvernement le 10 janvier dernier. Un communiqué de la présidence a annoncé cette décision quelques jours plus tôt.
Mais qu'est-ce que Yennayer ?
C'est le nouvel an amazigh, qui correspond au 12 janvier et qui est célébré dans plusieurs régions du pays notamment en Kabylie depuis la nuit des temps.
Yennayer est composé de deux mots berbères : Yen qui veut dire le numéro un et ayer qui signifie mois. Ainsi Yennayer est le premier jour du mois de la nouvelle année agraire chez les Amazighs. « Yennayer est « une des portes de l'année, un de ses seuils à travers lesquels on passe d'une saison à une autre », explique Karim Salhi, enseignant et chercheur au département de langue et culture amazighes de Tizi Ouzou, cité par le site d'information TSA.
Yennayer intervient en plein hiver et avec le début de rupture des provisions. « Les réserves stockées dans les ikoufan (silos) commencent à s'épuiser, la période des récoltes de l'été est loin tout comme celle du printemps (…). Alors, les gens célèbrent Yennayer pour conjurer les esprits maléfiques et contenter les bons esprits afin d'éloigner la famine qui menace toujours en cette période », ajoutait Karim Salhi.
Comment fête-t-on Yennayer ?
« Quand on parle de Yennayer, on dit : ad fghen iberkanen, ad d ikcem imellal (les jours noirs s'éclipsent, le blanc arrive », résume Brahim Tazaghart, ancien militant du Mouvement culturel berbère (MCB). À l'approche du jour J, on achète de nouveaux habits et un nouveau service de table pour le repas traditionnel qui doit réunir tous les membres de la famille. Le menu est généralement très copieux. Le couscous au poulet occupe une place de choix sur la table. Au-delà des friandises, on trouvera des beignets et des crêpes pour le dessert.
Qu'apportera cette officialisation ?
« Yennayer est aujourd'hui une fête officielle. Les Algériens, à qui on a toujours dit qu'ils étaient des Arabes, vont ressentir l'impact de cette fête qui va les replacer dans leur histoire millénaire », estime Brahim Tazaghart qui est également l'initiateur d'un appel pour la reconnaissance officielle de Yennayer quelques jours avant l'annonce de la consécration par la présidence de la République. Brahim Tazaghart met toutefois en garde contre certaines dérives pour éviter que cette consécration soit seulement un « leurre ». « Il faut être dans le débat constructif », dit-il. Croit-il en une réelle volonté du pouvoir de promouvoir la culture berbère ? « Je crois que le monde est en train d'évoluer. Nous sommes dans une sorte de chaos mondial et l'Afrique doit revenir vers ses sources pour se sécuriser. Le pouvoir (algérien) est contraint de revenir vers la source de notre histoire », conclut-il.








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