L e 15 mars 1962, il y a cinquante et un ans, Mouloud Feraoun et ses six compagnons d’infortune tombèrent près de Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, sous les balles meurtrières des desperados de la sinistre OAS, à quatre jours de la fin de la guerre d’indépendance de notre pays.
En lisant les premières pages de son roman inachevé l’Anniversaire, on est surpris par la prémonition de cet écrivain quant à l’imminence de son assassinat.
Mouloud Feraoun se savait menacé par les hordes terroristes de l’OAS qui, dans le feu du désespoir, n’épargnaient personne, y compris les gens de leur propre communauté pouvant afficher un quelconque soutien ou sympathie à la cause d’indépendance algérienne.
Il désignait même son assassin en la personne d’un «ultra» nommé Achard, un inconditionnel de l’Algérie française activiste au sein de l’OAS.
Mouloud Feraoun, écrivain algérien d’expression française, à l’instar d’autres auteurs de sa génération, comme Mouloud Mammeri, Yacine Kateb, Assia Djebar, Mohammed Dib, Mourad Bourboune laisse une production littéraire estimable dont l’œuvre la plus célèbre est sans nul doute le Fils du pauvre.
Traduit en plusieurs langues, ce roman fétiche fait l’objet d’étude de texte de plusieurs générations de collégiens et lycéens.
L’écrivain montagnard a fait entrer dans la postérité l’œuvre poétique de Mohand Ou M’hand, cet aède amazigh de l’oralité.
Il nous fait découvrir aussi, à travers ses nouvelles, regroupées sous le titre «Jours de Kabylie», la vie et les mœurs des petits villages de sa région natale.
En 2013 est née la Fondation nationale Mouloud-Feraoun (FMF) pour l’éducation et la culture.
Parmi les premières actions engagées par cette fondation fonctionnant par le bénévolat est la création à travers l’ensemble du pays de clubs de lecture et d’écriture appelés «Clubs Fouroulou» du nom du jeune héros du Fils du pauvre.
Ces cercles, animés par des adultes se recrutant parmi les éducateurs, enseignants, parents, retraités, ont pour vocation de faire découvrir l’œuvre littéraire de Mouloud Feraoun et celles d’autres écrivains algériens et d’initier les jeunes à l’écriture et l’expression littéraire.
A cet égard, de multiples exemples montrent qu’il n’y a pas d’âge pour bien écrire et que la valeur romanesque ou poétique ne se compte pas en nombre d’années.
Du talent décliné en langues arabe, amazighe, française ou tout autre idiome peut émerger précocement pour peu qu’on lui offre les conditions de son incubation-maturation.
Un appel est lancé aux éducateurs et enseignants et autres personnes soucieuses de la bonne éducation de nos enfants de la wilaya de Sétif à rejoindre la Fondation Mouloud-Feraoun pour faire émerger et encadrer ces «Clubs Fouroulou.»
Hamoud Zitouni, membre fondateur de la FMF.
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Posté Le : 17/03/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo:babelio.com ; texte: Hamoud Zitouni
Source : LeSoirdAlgerie.com du dimanche 17 mars 2013