Au moins un enfant est enlevé puis tué chaque mois depuis deux ans. Les services de sécurité fonctionnent encore avec système de recherche classique.
En 2011, il y a eu 38 enlèvements d’enfants dans 27 wilayas, alors qu’en 2012 le chiffre est de 39 cas (ajouté à cela 11 tentatives) , dans 30 wilayas, selon les statistiques de la Gendarmerie nationale (GN).
Serait-il enfin temps de mettre en place un système d’alerte enlèvement?
Oui, selon la GN. Depuis l’affaire de la petite Chaima Yousfi enlevée, le 19 décembre 2012, les services de la Gendarmerie nationale planchent sérieusement sur la question. Malheureusement, la mise en place de ce système d’alerte, opérationnel dans certains pays développés n’est pas pour demain. L’opération est au stade de proposition.
Le directeur du département de criminologie de l’institut de criminalistique et de criminologie parle «d’une réflexion et d’une idée» dont les services attendent le feed-back de la part des pouvoirs publics.
«Nous avons saisi les pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en place ce système. Il faut savoir que nous ne serons pas seuls dans la démarche si mise en place il y a. Plusieurs parties sont indispensables. La DGSN, le procureur de la République, en sa qualité de directeur de la police judiciaire, les aéroports, les écoles, les médias… Si ce système vient à être installé, ce sont tous les médias qui seront saisis aux heures qui suivent la disparition de l’enfant. Radio, TV, journaux, agences de presse, le Net afin de publier les photos des victimes et les portraits-robots des auteurs. Les médias sont censés également diffuser les appels à témoins», selon le lieutenant-colonel Demane-Debih.
Les appels à témoins, les photos de disparus et les portraits robots seront également diffusés dans les différents aéroports et aérogares, les panneaux de publicité tout au long des autoroutes… Un système qui a prouvé son efficacité. Le système actuel s’avère a priori inefficace.
«Nous devons nous adapter à la nouvelle situation. Il faut une gestion adéquate de cette nouvelle donne», ajoute le lieutenant-colonel.
Il faut savoir, poursuit-il, que «les premières heures qui suivent un enlèvement sont les plus importantes dans ce genre d’affaire. C’est avec cette alerte que nous pouvons dissuader le criminel. Parce que c’est le moment où l’auteur est dans une phase de vulnérabilité, au point de commettre des erreurs. C’est durant cette phase que sont généralement élucidées les affaires d’enlèvement».
Dans le monde
Aux ÉtaTs-Unis
L’alerte Amber, du nom d’une petite fille kidnappée et assassinée au Texas en 1996, se déclenche dès qu’un enfant de moins de 17 ans est enlevé. Des alertes sont diffusées dans les médias, mais aussi sur les panneaux autoroutiers, dans certains centres commerciaux, sur les sites de Google et facebook. Un système permet également d’envoyer des mails et des SMS d’alerte aux citoyens qui l’ont souhaité.
En France
Depuis 2006, à l’initiative de la radio privée Skyrock, les chaînes de télévision et les radios diffusent à intervalles réguliers le signalement de l’enfant enlevé, éventuellement celui de son ravisseur présumé et tout renseignement pouvant permettre de retrouver leur trace. A la télévision, une bande défile tous les quarts d’heure, tandis qu’un message en plein écran, avec éventuelle photo, s’affiche entre les programmes. Les chaînes régionales de la zone concernée diffusent des messages plus rapprochés. Les gares, stations de métro et les sociétés d’autoroute relaient le message.
3033 :
Le réseau NADA vient de lancer sur facebook Alerte enlèvement Algérie. Son numéro vert est mis à la disposition du public pour tout signalement.
Nassima Oulebsir
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Posté Le : 15/03/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Nassima Oulebsir
Source : El Watan.com du vendredi 15 mars 2013