Longtemps dédaignée par les citoyens, la collecte et la récupération de déchets ou d’objets en aluminium, en plastique, en cuivre ou en fer, attire de plus en plus d’adeptes à travers les villes et villages de la vallée de la Soummam et des montagnes environnantes.
Soulignons de prime abord que cette activité est devenue lucrative du fait que le pays est rentré de plain-pied dans la société de consommation et l’ère du gaspillage et de la pollution tous azimuts. En dehors de phénomène de transition économique et sociale, l’activité de récupération a été encouragée par l’installation, ces derniers temps, de plusieurs points d’achat de ces déchets dans la région.
A cela, il faut ajouter le passage de plus en plus régulier de camionnettes de revendeurs dans les quartiers des agglomérations et dans les villages, y compris les plus reculés. En dehors des camions de revendeurs d’eau au détail, les camionnettes des récupérateurs sillonnent sans relâche la région. En ces temps de crise économique, de disette et de chômage, c’est un gagne-pain non négligeable qui attire de plus en plus de citoyens jeunes ou moins jeunes désireux de se faire un peu d’argent pour améliorer l’ordinaire ou payer quelques factures.
Et pour cause, s’improviser récupérateur de matière première jetée dans la nature ne demande pas grand-chose. Quelques sacs de jute et une moto ou un baudet pour le transport tout au plus. Au pire, des bras valides et une solide paire de jambes pour écumer les fossés et bas-côtés des routes peut faire l’affaire.
De toute manière, au point ou en est la pollution et l’incivisme, le pays croule sous les déchets et les immondices et il suffit de se baisser pour ramasser les plus demandés: canettes de bière en aluminium, bouteilles de boissons diverses en PET ou vieille ferraille usée.
Certains n’hésitent pas à farfouiller dans les bacs à ordures disposés dans les quartiers pour recevoir les ordures ménagères. D’autres vagabondent le long des routes ou vont dans les endroits isolés prisés par les amateurs de bière pour ramasser des lots de canettes. Dans les villages les mieux organisés, des bacs ont été installés spécialement pour les déchets en plastique. Un excellente initiative qui gagnerait à être reprise et généralisée systématiquement par les assemblés communales.
En effet, à défaut de tri sélectif de la part des ménages, différents bacs peuvent être mis à la disposition des citoyens pour recevoir le verre, le carton, les déchets organiques et autres matériaux susceptibles d’être récupérés. Certains grands ou moyens commerces comme les supérettes ont déjà prévu des espaces ou des structures pour tout ce qui concerne les emballages en carton car ils sont disponibles en grandes quantités et sont encombrants à cause de leur volume.
Selon l’Agence nationale des déchets, AND, plus de 1,2 million de tonnes de déchets en papier et carton sont jetés annuellement en Algérie. Un véritable trésor et une manne impressionnante qui pourrait faire l’objet d’une véritable politique de récupération et contribuer à créer des emplois, tout en diminuant sensiblement le gaspillage et la pollution de l’environnement.
Photo: Selon l’Agence nationale des déchets, plus de 1,2 million de tonnes de déchets en papier et carton sont jetés annuellement en Algérie
Djamel Alilat
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Posté Le : 26/06/2023
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Djamel Alilat
Source : elwatan-dz.com du dimanche 25 juin 2023