L’olivaison version 2020/2021 ne se présente pas sous les meilleurs auspices dans la vallée de la Soummam. En effet, si par le passé on arrivait à engranger, bon an mal an, 20 millions de litres d’huile, les prévisions les plus optimistes pour la présente campagne tablent sur un volume ne dépassant pas les 15 millions de litres. La variabilité inter-annuelle des performances découlant d’une règle immuable, celle de l’alternance, est faussée par une nouvelle donne: l’aléa climatique.Une tendance de fond vers l’aridité s’inscrivant dans la durée et impactant négativement cette culture de type pluviale.
«Nous avons eu un très faible apport en pluie durant l’année 2020. Le déficit hydrique, couplé à une montée sensible des températures, ont provoqué une chute massive des fleurs et, à la fin, des baies en si petites quantités», a noté un sexagénaire d’Ighram, dans la haute vallée de la Soummam.
«L’olivier est étroitement dépendant d’un climat de plus en plus aride, avec des épisodes de canicules à répétition, ponctués par des simulacres de pluie. Les incendies de l’été dernier ont achevé de ruiner nos espoirs», maugrée un citoyen d’Ouzellaguen exploitant un verger sur les hauteurs d’Ighzer Amokrane.
A Tamokra, sur la rive droite de la Soummam, la frustration est déclinée sur tous les tons. L’amertume est sur toutes les lèvres.
«Le plus chanceux d’entre nous n’aura droit qu’au quart du volume d’huile obtenu la saison écoulée. Aussi loin que puissent remonter mes souvenirs, je n’ai jamais connu pareil désastre», confesse un fellah du village Tizi Aidel, disposant d’un parcours monovariétal planté de la variété Azeradj.
«Il y a des localités où la campagne a été bouclée sitôt avoir été lancée. Les communes de Seddouk, Bouhamza et Amalou ne font pas exception. C’est dire que personne n’a échappé au naufrage», témoigne un oléiculteur du village Bicher.
Dans cette commune rurale à vocation agropastorale, l’oléiculture a une place prépondérante dans les foyers, dont elle constitue l’une des rares sources de revenu et parfois l’unique moyen de subsistance. Il va sans dire qu’entre le paysan et l’olivier, c’est presque une histoire de romance à l’eau de rose. Le retour des précipitations dissipe quelque peu les inquiétudes et entretient la flamme de l’espoir. D’aucuns se prennent déjà à entrevoir un regain de souffle pour cette culture ancestrale. Même si la peur des lendemains qui déchantent demeure toujours si prégnante.
N. M.
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Posté Le : 04/01/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : N. M.
Source : elwatan.com du dimanche 3 janvier 2021