Algérie

Algérie-USA: un accord sur le nucléaire



Le nucléaire civil algérien sera développé en partie par les Américains. L'Algérie et les Etats-Unis signeront en effet début juin, à Alger, un protocole d'accord pour développer et renforcer la coopération bilatérale dans le domaine nucléaire. L'annonce a été faite hier à Washington par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, en visite de travail. «L'Algérie et les Etats-Unis signeront, début juin, à Alger, un protocole d'accord dans le domaine de la coopération nucléaire en vue de mettre en place des mécanismes de coopération et d'échanges multiformes, à travers notamment la formule des «sister laboratories» (laboratoires soeurs)», a expliqué Khelil dans une déclaration à l'APS, à l'issue d'un entretien, lundi, avec le secrétaire américain à l'Energie, M. Samuel Bodman, au cours duquel ils ont passé en revue l'état de la coopération énergétique entre les deux pays. «Les deux parties oeuvreront ainsi à organiser des échanges d'expériences, de connaissances, de visites d'experts et spécialistes mais aussi à conduire en commun des programmes» dans ce domaine, a-t-il expliqué.  Pour Khelil, le protocole d'accord qui sera signé vers «la première semaine de juin», permettra à la fois aux organismes et centres de recherche algériens opérant dans le secteur nucléaire de «quantifier les résultats et mesurer les expériences engrangées» mais aussi de «bénéficier de l'expertise et des avancées technologiques des Etats-Unis» à travers des programmes de coopération et des actions de partenariat. On ne sait pas encore si les Américains vont aider l'Algérie à passer du stade de l'expérimentation à la production de l'électricité à partir du nucléaire. En tous cas, les Américains sont presque assurés de prendre une bonne part de notre marché qui intéresse également d'autres puissances occidentales.  L'Algérie compte lancer des appels d'offres en 2008 pour la réalisation de centrales nucléaires destinées à la production d'électricité. L'annonce de la signature d'un protocole d'accord dans le nucléaire avec les Américains intervient au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence française. On se souvient de sa proposition d'aider notre pays à se doter de centrales nucléaires civiles en échange de notre gaz à travers un partenariat stratégique entre Sonatrach et Gaz de France. La proposition qui n'a pas provoqué de réaction officielle de la part du gouvernement va rebondir avec l'élection de Sarkozy. L'ambassadeur de France à Alger M. Bajolet a même annoncé il y a quelques jours la conclusion d'un protocole dans le domaine du nucléaire entre son pays et l'Algérie. La Russie et la Chine seraient également intéressées.  Au delà des convoitises que suscite le nucléaire algérien, la signature d'un protocole d'accord avec les Américains, dans un contexte mondial dominé par le dossier du nucléaire iranien, témoigne de la confiance de la première puissance occidentale envers notre pays. Khelil effectue actuellement une visite de travail aux Etats-Unis où il doit prendre part, du 9 au 11 mai, à New York, aux travaux de la 15ème session de la Commission des Nations unies pour le développement durable consacrée pour l'essentiel aux questions énergétiques et leur impact sur l'environnement et le développement durable. Le 14 mai, il présidera, dans la capitale fédérale américaine, un symposium qu'organise le Conseil d'affaires Etats-Unis-Algérie (US-Algeria Business Council) sur l'énergie, principalement la pétrochimie, l'électricité et les énergies nouvelles. Khelil et Bodman ont également discuté de l'environnement du marché énergétique international et de façon particulière le marché du gaz, avec un large tour d'horizon consacré aux derniers résultats du Forum des pays producteurs, exportateurs et consommateurs de gaz tenu à Doha (Qatar) et à l'idée de création d'une OPEP du gaz. «Nous avons échangé des idées sur tous ces sujets et d'autres qui intéressent l'avenir de l'industrie énergétique mondiale et aussi notre coopération dans ce domaine. Nous avons expliqué notre position en tant que pays producteur et exportateur et fait valoir nos positions du seul point de vue de la logique économique», a souligné Khelil.  Il a indiqué avoir évoqué aussi avec son homologue américain la question du rapprochement entre la Sonatrach et Gazprom. L'occasion pour le ministre de répéter la position officielle du gouvernement: «Le rapprochement obéit à une logique commerciale, comme cela existe entre Sonatrach et de nombreuses sociétés américaines ou européennes». «Nous encourageons les entreprises de production à coopérer dans différents domaines et segments d'activités. Nous ne cherchons pas le contrôle du marché mondial du gaz ou la fixation des prix. Nous nous préoccupons de la rentabilité de nos entreprises et d'assurer le développement économique de nos pays», a-t-il affirmé.  Les amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures ont également été au centre des entretiens. Khelil a expliqué et défendu les objectifs recherchés à travers l'instauration d'une taxe sur les profits exceptionnels (quand les prix sont supérieurs à 30 dollars le baril), sa base ou ses justifications. «Cette taxe est bien appliquée par d'autres pays comme le Royaume-Uni. En Algérie, elle touche toutes les compagnies qui y travaillent. Elle sera maintenue, d'autant que la majorité des contrats ont été signés en 1989, qu'ils sont déjà amortis et que les sociétés qui y sont soumises ne sont nullement affectées du point de vue de leur rentabilité», a-t-il fait remarquer.


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