« Les instruments de régulation du commerce extérieur n'ont pas suivi le
rythme de développement et de croissance enregistrés et les pouvoirs publics
étaient insuffisamment préparés à assumer leur rôle de régulateur. »
C'est ce qui est affirmé par la
délégation de l'Union européenne (UE) en Algérie, dans son rapport annuel 2009
sur la coopération avec notre pays. Il est fait état dans ce rapport, de tout
ce qu'apporte l'UE comme soutien technique et expertise aux différentes institutions
nationales pour réussir leur réforme et leur modernisation. A ce titre, la
Commission européenne (CE) a dégagé un montant de 5 millions d'euros pour
appuyer la facilitation du commerce à travers le lancement d'un programme
appelé FACICO. Programme qui prendra fin en décembre 2011 et que le ministère
du Commerce finance à hauteur de 1.250. 000 euros pour en faire profiter ses
structures centrales, régionales et locales et autres établissements et agences
sous sa tutelle. La direction générale des douanes, les juges des cours de
wilaya, les organisations civiles (associations de consommateurs) et
professionnelles du secteur y sont aussi concernés tout autant que des
organismes représentatifs du secteur privé. Dans le commentaire des experts de
la CE sur l'évolution du secteur du commerce en Algérie, l'on pourrait lire en
filigrane que les pouvoirs publics ont échoué dans leur mission de réguler et
de contrôler le marché. «Les pouvoirs publics étaient insuffisamment préparés à
assumer leur rôle de régulateur, » écrivent-ils dans leur rapport. Ils estiment
ainsi que « les instruments de sa régulation n'ont pas suivi le rythme de
développement et de croissance enregistrés. » Le secteur du commerce est, aux
yeux de la CE, « un acteur économique de premier ordre », ceci parce qu'« il
doit relever trois défis majeurs » dont deux répondent particulièrement à ses
attentes propres. En effet, l'on lit dans le rapport que ce secteur doit «
concrétiser l'objectif d'intégration de l'économie algérienne à la zone de libre
échange avec l'UE. Ensuite, parce qu'il se doit d'achever le processus
d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La CE
pense enfin, que le 3e défi pour le secteur est qu'il doit « remédier aux
dysfonctionnements du marché en luttant contre la prolifération du commerce
informel qui s'accompagne du développement des pratiques anticoncurrentielles
et contre la distribution accrue de biens de qualité douteuse et de la
contrefaçon.»
Commerce, dysfonctionnements et accord d'association
Précisant que «les aspects importants du développement du commerce sont
pilotés par le ministère de tutelle », la CE vise par le programme FACICO «à
appuyer les autorités algériennes dans leur démarche de libéralisation de
l'économie et à accroître son intégration dans l'économie de marché.» La CE
précise aussi que l'objectif spécifique de ce programme est «d'appuyer la
politique du gouvernement dans sa lutte contre les dysfonctionnements de la
sphère commerciale. Il aidera ainsi le ministère du Commerce à, entre autres,
«mettre en place des dispositifs en matière de protection et de sécurité des
consommateurs et appuiera la modernisation et l'efficacité des structures de
contrôle.» Prévu pour être lancé en avril 2007, le programme FACICO ne l'a été
qu'en mars 2009. Trois marchés devaient être préparés et mis en oeuvre dont
deux de services (l'assistance technique et la formation et voyages d'étude) et
un autre de fournitures portant sur des équipements pour les équipes de
contrôle mobile de la qualité et de la répression des fraudes.
La délégation européenne en Algérie rappelle aussi dans son rapport
qu'elle finance depuis 2008 un programme d'appui à la mise en Å“uvre de l'accord
d'association (P3A). Sa contribution financière, à cet effet, est de 10
millions d'euros. Le programme n'a été lancé qu'en mai 2009 et devra être
achevé en décembre 2011. La CE affirme participer dans ce P3A pour appuyer
l'administration algérienne et apporter à toutes les institutions contribuant à
la mise en Å“uvre de l'accord «l'expertise, l'assistance technique et les outils
de travail nécessaires à la réalisation des objectifs de l'accord. »
La CE veut libéraliser l'espace aérien algérien
Il est noté qu'outre l'assistance technique permanente, le P3A dispose de
ressources complémentaires pour assurer son fonctionnement, mettre en place 5
jumelages institutionnels et réaliser 30 opérations d'échanges d'assistance
technique et d'information avec des administrations des Etats membres (TAIEX).
A ce jour, il a été réalisé 5 missions d'appui à la rédaction de fiches de
jumelages réalisées dans les domaines de la fiscalité, de la conformité des
produits, de l'artisanat, de la qualité de l'eau et de la concurrence, dont
deux d'entres elles ont été validées par la CE et ont donné lieu à des
lancements d'appels d'offres. Deux autres projets de jumelages ont été
identifiés dans les domaines de l'énergie et de la pêche en prévision du P3A
II. La CE a aussi validé 12 opérations TAIEX au profit entre autres, du
commerce, des finances, des impôts, de l'investissement, de la conformité des
produits, de l'énergie, de l'agriculture…
La CE affirme dans son rapport soutenir la réforme et la modernisation
d'autres secteurs à l'exemple de celui de la PME-PMI pour lequel elle a débloqué
40 millions d'euros et celui des transports avec comme aide financière 25
millions d'euros. Elle évoque par ailleurs l'évolution d'autres projets initiés
au profit de la région à l'exemple de l'Euro-Med Sécurité dans le transport
maritime et l'Euro-Med Aviation civile par lequel elle compte «mettre en place
un marché ouvert, sain et concurrentiel dans le secteur du transport aérien,
encourager l'amélioration de la sécurité et de la sûreté aériennes, promouvoir
le respect de l'environnement dans le transport aérien et soutenir la
coopération et l'harmonisation dans le domaine de la gestion du trafic aérien.»
La période d'exécution de ce projet est comprise entre 2007-2011. Au-delà des
cycles de formation et de séminaires qui ont été organisés à cet effet, il a
été en outre, question de l'exécution d'une mission d'assistance technique dont
l'objet, lit-on « était de discuter avec les autorités algériennes d'un
éventuel processus de libéralisation et d'établir un plan de convergence
progressive avec la réglementation européenne.» La CE précise que «l'un des pré
requis était l'expression d'une volonté ou d'un intérêt de la part des
autorités algériennes même si l'objectif de libéralisation (…) apparaît comme
un objectif de long terme. » Elle fait d'une pierre plusieurs coups et conclut
que «la tâche s'est effectuée en deux parties, en parallèle avec une autre
tâche concernant le développement du management environnemental dans le réseau
des aéroports algériens.»
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Posté Le : 14/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com