Algérie

Algérie – Un responsable décèle une amorce de retour des cerveaux



Algérie – Un responsable décèle une amorce de retour des cerveaux
La fuite des cerveaux a coûté à l’Algérie plus de 40 millions de dollars pour uniquement la courte période entre 1994 et 2006 durant laquelle 71.000 chercheurs et cadres ont quitté le pays. Le préjudice s’aggrave avec le non-retour des étudiants partis récemment poursuivre leurs études à l’étranger. Pourtant, le directeur de la recherche scientifique à l’Enseignement supérieur croit déceler, avec l’amélioration des revenus, une amorce de retour. Et, pour ceux qui ne viennent pas, une volonté d’interagir avec les chercheurs restés dans le pays.



Selon les dernières statistiques, 50 % de ces étudiants préfèrent rester dans les pays d’accueil. Ils sont au nombre de 25.000. Malgré ce constat, Abdelhafid Aourag, directeur de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur, appelle à « positiver » la fuite des cerveaux. «Avoir autant de chercheurs algériens à l’étranger, c’est avoir autant de capacités potentielles qui pourront être mises au service de l’Algérie. Des mécanismes ont été mis en place pour permettre à ces chercheurs d’interagir avec leurs collègues en Algérie. Les rémunérations sont encourageantes. Le voyage et hébergement des chercheurs qui viennent de l’étranger sont pris en charge par l’Etat pourvu qu’ils nous apportent un plus avec un projet structurant », a déclaré dimanche Abdelhafid Aourag à la chaîne III de la radio algérienne. Selon lui, 200 chercheurs algériens vivant à l’étranger sont revenus au pays en 2011. Il a cité le cas de deux spécialistes en biologie moléculaire et en génomique recrutés par les universités de Saïda et de Chlef. « Nous essayons dans la mesure du possible d’assurer le même environnement au chercheur qu’il a déjà à l’étranger. Il y a une année, la situation de l’enseignant n’était pas reluisante. Personne n’était tenté par le retour. Aujourd’hui, les conditions ont changé. Ce processus de mobilité va se renverser dans les prochaines années. Les chercheurs qui reviennent seront plus nombreux que ceux qui partent », a-t-il expliqué. Il reste que la recherche scientifique en Algérie est toujours aussi faible malgré un plan quinquennal doté de 100 milliards, qui s’achève fin 2012, devant financer 34 programmes nationaux. « Aujourd’hui, il existe 600 chercheurs pour un million d’habitants alors que la norme universelle est de 1080 chercheurs pour un million d’habitants. La carence est liée à la mobilisation de ressources humaines. Il faut redonner confiance aux chercheurs à travers un processus de formation continue.

Garantir la mobilité totale des chercheurs

La clef de la réussite du système national de recherche est de garantir une mobilité totale des chercheurs. Cela permet de créer de la compétitivité », a-t-il noté. D’après lui, le système LMD peut être le levier du développement technologique du pays. « Auparavant, nous fonctionnons avec deux paliers dans le processus de post graduation, le magister et le doctorat. C’est ce système qui a induit la médiocrité dans l’université algérienne. Nous allons former des universitaires pour la recherche. Le marché national va être pourvu de diplômés de haut niveau. Tous les doctorants du LMD vont être recrutés pour le système national de la recherche scientifique (…) Lors de la prochaine rentrée, des pôles d’excellence universitaire seront lancés. Cela va nous permettre de savoir quelle université sera apte à s’adapter », a-t-il noté. Certaines disciplines sont, d’après Abdedlhafid Aourag, plus évoluées que d’autres. Ainsi, les sciences des matériaux est-elle la discipline phare en Algérie, classée numéro 1 en Afrique. « Si nous devons investir, on le fera dans ce créneau. La chimie, la physique, les mathématiques, l’informatique, l’ingénierie sont des disciplines émergentes en Afrique. Nous avons 1990 enseignants en physique à l’échelle nationale qui assurent 30 % de la production scientifique nationale. La qualité de la ressource humaine dans cette discipline est d’un niveau international (…) L’Etat algérien doit investir au maximum sur ces disciplines pour que l’Algérie devienne un pôle d’excellence. », a-t-il conseille. Le salut de l’Algérie peut venir, d’après ses dires, du développement de la physique. « Nous avons les moyens de produire les meilleurs physiciens à l’échelle internationale », a-t-il appuyé. La décomposition de l’université algérienne a eu, selon lui, un impact négatif sur le classement international des universités. Il a estimé que l’université d’Alger peut se placer en deuxième position africaine après celle du Caire, si les sciences humaines et les sciences techniques sont regroupées dans un même endroit. « Cela permet de cumuler les résultats des université, unifier l’adresse et monter en terme de classement international. Il faut dans le futur publier les travaux en nom d’un grande université, l’université d’Alger, pour se hisser au niveau du classement », a-t-il expliqué.


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