Algérie

Algérie-Turquie: Un partenariat stratégique



Le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a salué, en marge de la tenue de la 1ère réunion de la commission de planification, de coopération et de partenariat global entre l'Algérie et la Turquie, les «relations fortes» entre les deux pays, affirmant que la première session de ce mécanisme chargé de planification, d'évaluation et de suivi du développement du partenariat stratégique entre les deux pays sera «unique en son genre».Lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion qui a regroupé les responsables de tous les secteurs, Lamamra a indiqué que le volume des échanges économiques entre les deux pays augure d'«un avenir prometteur pour le partenariat entre nos deux pays», soulignant que le «rythme atteint et qu'il faut accélérer est l'un des indicateurs à exploiter pour parvenir aux objectifs stratégiques communs, qu'il s'agisse du commerce, de l'investissement, du transport, de la technologie ou de la coopération dans différents domaines». Lors de cette réunion, les dimensions culturelles liées à l'histoire commune dans ses multiples dimensions ont été mises en exergue, a ajouté le MAE algérien, affirmant que «le partenariat algéro-turc est porteur de réalisations non négligeables et consacre des dimensions fortes entre les deux pays». «Les résultats de cette première édition ont contribué à l'amélioration de la relation stratégique entre les deux pays à la lumière des mutations que connaît le monde et nous permettront d'accomplir pleinement notre rôle après la pandémie de coronavirus», a-t-il poursuivi.
S'agissant de la coordination bilatérale concernant les questions internationales, «nous avons appuyé la compatibilité de vues entre les deux pays et procédé à un échange d'analyses et à des concertations pour approfondir notre position sur l'ensemble de ces questions». Lamamra a souligné par ailleurs que les deux parties ont évoqué les recommandations du Sommet arabe d'Alger, ajoutant qu'il a été convenu de poursuivre la concertation entre les deux pays autour des questions d'intérêt commun.
Concernant la question libyenne, le ministre a affirmé que les deux parties ont convenu de «soutenir la solution inter-libyenne et de convoquer des élections transparentes permettant au peuple libyen d'exercer son droit à élire librement ses dirigeants». Evoquant la diplomatie pluraliste, il a souligné que l'Algérie et la Turquie ont a aussi convenu de «soutenir la paix et les solutions fondées sur le droit international», relevant le soutien mutuel à leurs candidatures respectives au niveau international.
Pour sa part, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a souligné que la rencontre a permis d'examiner les opportunités de coopération entre les deux pays dans plusieurs domaines, commercial, agricole et industriel, outre les secteurs de la pêche, l'énergie, l'enseignement et autres.
1.400 sociétés turques en Algérie
Concernant les échanges commerciaux entre les deux pays, le ministre turc a indiqué qu'«une hausse de près de 30% a été enregistrée les mois derniers par rapport à l'année dernière», prévoyant «d'atteindre sous peu l'objectif escompté à savoir un volume d'échanges commerciaux entre les deux pays estimé à 10 milliards de dollars». Le ministre turc a également mis en exergue «les importantes opportunités offertes par l'Algérie dans le secteur agricole», précisant «nous vivons, sans doute, une conjoncture très délicate au niveau international par rapport à la sécurité alimentaire, et de ce fait, a-t-il dit, la coopération entre les deux pays ne profitera pas uniquement aux peuples algérien et turc mais à tous les autres peuples aussi».
Evoquant le volet industriel, le MAE turc a rappelé que le nombre des sociétés turques activant en Algérie était de 1.400 sociétés, tandis que les investissements turcs en Algérie s'élèvent à 5 Mds USD. Outre la crise alimentaire que connaît le monde, Cavusoglu a fait savoir qu' «il y a également une crise énergétique, un domaine que la Turquie et l'Algérie cherchent à renforcer», soulignant que la coopération entre les deux pays dans ce domaine revêt de multiples dimensions et se fera selon les orientations des dirigeants des pays.
S'agissant du domaine de transport maritime, il a fait savoir qu'il a été procédé à l'examen de la question de la construction navale commune, et de la possibilité d'évaluer les démarches de coopération dans les industries militaire et de défense. Soulignant que la culture et l'enseignement, qui suscitent également un intérêt particulier, étaient parmi les domaines qui exigent le renforcement de la coopération, il a soutenu que dans le souci de concrétiser la coopération dans ce domaine, des efforts sont en cours pour l'ouverture de centres culturels et d'enseignement dans les deux pays, formant le v?u que le centre culturel turc puisse être opérationnel en 2023. Après avoir évoqué les affaires consulaires, le responsable turc a fait état de la désignation d'un consul turc à Oran début 2023. M. Cavusoglu a souligné, par ailleurs, que lors de sa rencontre avec Lamamra, plusieurs questions d'ordre international ont été évoquées, à leur tête la cause palestinienne en tant que question d'intérêt commun entre les deux pays, relevant, dans ce sens, une convergence de vues entre Alger et Ankara à ce sujet. Le ministre turc des Affaires étrangères a été reçu hier dimanche au siège de la Présidence de la République par le président Tebboune.


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