Algérie

Algérie-Turquie : Donner un élan accru aux échanges et aux partenariats



Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est entretenu hier à Alger avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite officielle en Algérie qui s'achèvera aujourd'hui.L'entretien a eu lieu en présence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et du ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi.
Auparavant, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja, a été reçu mardi à Alger par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Après son arrivée à Alger lundi soir, le président Erdogan a coprésidé avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, des entretiens entre les délégations algérienne et turque.
Les entretiens entre les deux chefs d'Etat et les travaux entre les délégations des deux pays permettront à l'Algérie et à la Turquie de partager leurs analyses de la situation régionale et internationale, notamment au Moyen-Orient, au Maghreb et au Sahel.
Les discussions qui auront lieu entre les membres des deux délégations ainsi que le Forum d'Affaires, regroupant un grand nombre d'entreprises algériennes et turques, devront donner un élan accru aux échanges et aux partenariats entre les économies algérienne et turque.
Le Président turc, a appelé, les hommes d'affaires turcs à investir en force en Algérie qu'il a qualifiée d'"une île de stabilité politique et économique en la Méditerranée et en Afrique".
"L'Algérie (?) offre d'importantes et diverses opportunités d'investissement".
Il a par ailleurs, promis de ne ménager aucun effort -avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika- pour augmenter le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays et le faire passer de 3,5 milliards USD actuellement à 5 milliards USD dans les plus brefs délais, puis à 10 milliards USD dans une seconde étape.
D'ailleurs à la faveur de la visite officielle du président turc, Recep Tayyip Erdogan, sept accords de partenariat et de coopération et mémorandums d'entente, ont été signés entre les deux pays. Ainsi, c'est en présence du Président turc et du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ainsi que de plusieurs ministres des deux pays, que ces accords ont été signés.
Ils concernent les secteurs des hydrocarbures, l'enseignement supérieur, la diplomatie, la culture, le tourisme et l'agriculture.
En détail, un protocole de coopération pour le développement de la langue turque en Algérie a été signé entre l'université de Sétif et l'Institut Yunes Emre, par le directeur de la coopération et des échanges inter-universitaires au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Arezki Saidani, et le directeur général de l'Institut turc, Seref Ates .
Le deuxième accord signé porte sur un mémorandum d'entente et de coopération entre l'entreprise nationale Sonatrach et les entreprises turques Ronesans et Bayegan dans le domaine des hydrocabures. Cet accord a été paraphé par le le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et Irman Ilicak, P-DGdu groupe turc Ronesans. Un autre mémorandum d'entente et de coopération a été paraphé par M. Ould Kaddour et Burhan Ozcan, P-dg de la firme turque Botas. Ajouté à cela, cet accord sur un programme de coopération dans le domaine du tourisme qui a été également signé par le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Hassan Mermouri et son homologue turc, Numan Kurtilmus. Un accord portant sur la protection du patrimoine culturel commun a été paraphé, à la même occasion, par le ministre de la Culture, Azedine Mihoubi, et M. Numan Kurtilus.
Dans le domaine de l'agriculture, un protocole d'entente a été signé par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui et le ministre turc de l'Alimentation, de l'Agriculture et de l'élevage, Ahmet Esref Fakibaba. Enfin et toujours concernant les accords signés entre les deux parties, on notera aussi la signature de ce mémorandum d'entente de coopération entre l'Institut diplomatique des relations internationales (IDRI) du ministère des Affaires étrangères et l'académie diplomatique turque du ministère des affaires étrangères a été également par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel et son homologue turc, Mevlut çavusoglu. Par la suite, les délégations algérienne et turque ont eu des entretiens bilatéraux, présidées, du côté turc, par le président Recep Tayyip Erdogan et du côté algérien par le Premier ministre Ahmed Ouyahia.
Auparavant le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, s'est recueilli au sanctuaire du martyr à Alger, à la mémoire des martyrs de la glorieuse Guerre de libération nationale. Accompagné du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, M. Erdogan a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative et observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la Guerre de libération nationale.
Avant d'être reçu par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, le chef de l'Etat turc devra co-présider, avec Ahmed Ouyahia, le Forum d'affaires algéro-turc qui est prévu à l'hôtel Sheraton d'Alger. Nul doute que les entretiens qui se dérouleront entre les deux chefs d'Etat et les travaux entre les délégations des deux pays "permettront à l'Algérie et à la Turquie de partager leurs analyses de la situation régionale et internationale, notamment au Moyen-Orient, au Maghreb et au Sahel".

Entame des travaux du Forum d'Affaires
Le Forum d'Affaires, qui regroupera un grand nombre d'entreprises algériennes et turques, ne manque pas de donner booster les échanges et les partenariats entre les deux parties.
Les travaux d'un Forum algéro-turc des hommes d'affaires ont débuté donc hier et se pouruivent au moment où on mettait sous presse à Alger en présence du président turc, Recep Tayyip Erdogan, et du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ainsi que de plusieurs ministres des deux pays. Plus de 200 hommes d'affaires des deux pays, activant dans plusieurs secteurs (industrie du textile, agroalimentaire, pétrochimie, électronique, électroménager...), prennent part à cette rencontre qui vise à renforcer et à diversifier les relations entre les entreprises algériennes et turques. Des rencontres "B to B" sont prévues lors de ce forum dans le but de permettre aux sociétés des deux pays d'identifier de nouvelles opportunités de partenariat.
Avant de quitter l'Algérie, le chef de l'Etat turc devra se rendre au complexe de textiles de Relizane. C'est une usine créée en association entre des sociétés turques et algériennes.
Inauguré par le ministre de l'Industrie et des Mines en janvier dernier, ce complexe des textiles Tayal associe le Turc Taypa aux entreprises publiques algériennes C&H, Texalg et la SNTA. Le projet, d'un coût global de 170 milliards DZD (1,5 milliard USD), consiste en la construction de 18 usines intégrées qui emploieront 25 000 personnes au bout de la seconde phase de son développement d'ici à 2020. En effet, la première phase du projet verra la réalisation, outre l'école de formation dans les métiers du textile, d'une chaîne de production composée de huit usines qui fabriqueront des chemises, des pantalons, des articles de bonneterie, le finissage des tissus etc. Quant à la seconde phase, elle portera sur l'installation d'usines spécialisées dans la production des matières premières de tissus (fibres synthétiques) ainsi que des tissus techniques et autres linges de maison. Les premières usines commenceront bientôt à produire, selon les prévisions des promoteurs du projet et une partie de leurs productions sera destinée à l'exportation.


Relance de la filière textile
Actualité oblige, la coopération algéro-turque a été au menu de l'émission 'l'Invité de la rédaction? de la chaîne 3 de la Radio algérienne, qui a reçu, lundi matin, Abderrahmane Hadef, vice-président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI).
M. Hadef voit dans la coopération algéro-turque, une opportunité de relancer la filière textile, qui a connu par le passé une véritable saignée avec pas moins de 250.000 postes d'emplois perdus et une centaine d'entreprises fermées. " Le textile c'est l'une des filières pour développer la coopération avec la Turquie. C'est une occasion de relancer cette filière qui a souffert ces dernières années ", a affirmé M. Hadef, qui dit avoir constaté " une volonté de nos partenaires turcs de s'installer sur le marché algérien et de développer d'autres partenariats sur d'autres marchés ".
Le vice-président de la CACI donne l'exemple du grand projet de l'usine de filature de Relizane, à l'ouest du pays, réalisé en partenariat algéro-turc, " qui va entrer en production très bientôt pour la filature, qui passera ensuite au tissage et à la confection ", précise M. Hadef, qui cite, également, un autre projet dans le domaine du textile, qui sera réalisé à Oum El Bouaghi, à l'est du pays, toujours en coopération algéro-turque.
M. Hadef en est convaincu du fait que ces projets vont avoir " un effet boule de neige " sur le développement du secteur, en relançant notamment l'intérêt et la formation dans certains métiers qui ont disparu, comme ceux de styliste et de modéliste. Ce qui permettra, pense-t-il, à nos entreprises d'arrêter d'importer des modèles de l'étranger.

Le modèle turc
La Turquie qui était, il y a 25-30 ans, un pays en rade en matière de développement est devenue une puissance économique et un pays exportateur par excellence, avec 80 milliards de dollars de produits vendus à l'étranger. Faut-il s'en inspirer ' Oui, répond M. Hadef qui voit dans " le modèle turc ", un " cas d'études " pour développer notre économie, surtout dans certaines filières comme le textile, l'agroalimentaire, la pharmacie et l'électronique. " Ce qui est intéressant dans le modèle turc, c'est qu'on n'a pas besoin d'avoir de grandes usines pour devenir exportateur ", note le vice-président de la CACI.
Par ailleurs, M. Hadef propose de mettre à profit la forte présence des entreprises turques en Algérie, au nombre de 796, employant près de 28.000 personnes, pour développer des projets de co-production.
Même si, actuellement, la quasi-totalité des exportations algériennes vers la Turquie est constituée des produits pétroliers et dérivés, M. Hadef pense qu'il y a un potentiel pour l'exportation de produits agricoles, de la laine et du verre, à condition, insiste-t-il, de " s'ouvrir sur le monde et d'élever nos capacités de commercialisation et de marketing ". Pour placer nos produits à l'étranger, on a besoin d'encourager et de développer les " traders ", " un métier très important mais rare en Algérie ", fait-il remarquer.

Diplomatie économique
Pour M. Hadef, "il ne faut pas avoir peur de la venue des étrangers en Algérie, ni avoir peur aussi d'aller vers les marchés extérieurs. On a besoin d'interagir avec le monde pour élever notre niveau de compétitivité ".
Il mentionne, à ce propos, les efforts de l'institution économique qu'il représente. Laquelle institution a, selon lui, tracé tout un programme de " diplomatie économique ", qui commence, dira-t-il, à donner des résultats sur le terrain, avec tout ce qui a été réalisé comme Road show et déplacement de délégations à l'étranger. Autre mesure, M. Hadef annonce la réactivation, en cours, de tous les conseils d'affaires. " On a actuellement une trentaine de conseils d'affaires au niveau de la CACI, dont celui algéro-turc qui est l'un des plus anciens ", relève-t-il.
M. Hadef se déclare aussi favorable à la création de " zones franches " pour développer les régions et certaines filières.
A propos des régions, le vice-président de la CACI pense qu'elles doivent être le moteur du développement économique. " Il faut donner aux régions la possibilité de créer de petits tissus de PME qui vont s'intégrer progressivement pour former des pôles de compétitivité et d'excellence ", souligne M. Hadef.
Enfin, M. Hadef, informe qu'un travail de recensement économique, en collaboration avec le Centre de développement des technologies avancées (SDTA) est en cours de réalisation. " Il permettra de recenser les potentialités économiques des régions et donner de la visibilité aux opérateurs ", conclut-il.


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