Algérie - TOUT EN APPELANT LES ALGÉRIENS À S’AUTO-ORGANISER SUR LES LIEUX DE VIE, DE TRAVAIL ET D’ÉTUDES PAD: cap sur une conférence nationale

Cette conférence nationale indépendante doit, selon ce conglomérat des partis démocrates, déboucher sur une véritable transition démocratique et, bien évidemment, sur le départ de l’actuel système.

S’il s’est gardé de prendre une position franche sur l’offre de dialogue faite vendredi dernier par le nouveau président de la République Abdelmadjid Tebboune, le Pacte pour l’alternative démocratique (PAD) n’en a pas moins mis sur la table une contre-proposition: une conférence nationale indépendante qui débouchera sur une véritable transition démocratique et, bien évidemment, le départ de l’actuel système.

“Fidèles aux revendications du mouvement révolutionnaire, les forces du Pacte de l’alternative démocratique réaffirment que seuls une véritable transition démocratique et un processus constituant souverain, qui pourraient être discutés dans la transparence dans une conférence nationale indépendante du système actuel, composée de participants du mouvement révolutionnaire et débouchant sur le départ du système, constituent un moyen permettant au peuple algérien de se réapproprier sa souveraineté pleine et entière”, a expliqué le PAD dans une déclaration rendue publique hier à l’issue de sa réunion tenue dimanche au siège du Front des forces socialistes (FFS) à Alger.

Ne s’arrêtant pas là, ce conglomérat politique a exigé la libération des détenus politiques et l’arrêt de la répression et des arrestations dans les rangs du hirak.

“Fidèles à leurs revendications, les forces du Pacte de l’alternative démocratique exigent que cesse immédiatement toute forme de répression, que soient libérés tous les détenus politiques et d’opinion et que soient levées toutes les entraves à l’exercice effectif des libertés démocratiques et de l’activité politique”, a affirmé le PAD.

Commentant les résultats de la présidentielle qualifiée de “mascarade par-ci” et de “coup de force par-là”, le PAD a estimé que le taux de participation au scrutin du jeudi 12 décembre n’a pas dépassé les 10%, présentant cette abstention massive comme “une victoire populaire éclatante”.

“Le peuple algérien a mis en échec la mascarade électorale du 12 décembre 2019 avec un taux de rejet sans précédent jamais observé, soit plus de 90%”, a soutenu le PAD, avant d’enchaîner: “Cette victoire populaire éclatante a été rehaussée par une mobilisation millionnaire historique durant les journées des 10, 11, 12 et 13 décembre sur tout le territoire national. Elle dément les résultats de ce énième hold-up contre la volonté populaire et les aspirations légitimes du mouvement révolutionnaire.”

Et aux forces du Pacte de l’alternative de dénoncer “l’escalade répressive” vécue par plusieurs villes du pays le jour même où le “coup de force du pouvoir de fait” a eu lieu, non sans mettre en garde “les tenants du pouvoir de fait autoritaire sur les conséquences gravissimes et irréversibles qu’entraînera l’usage de la répression contre le mouvement populaire révolutionnaire et pacifique”.

Et parce que “la situation induite par le fait accompli institutionnel ne change fondamentalement rien au déni de souveraineté et à ses conséquences inacceptables subies par les Algériennes et les Algériens”, le PAD a appelé les Algériens à “continuer à résister pacifiquement contre la dictature en déjouant tous les stratagèmes de divisions et de manipulations” et à “s’auto-organiser dans leurs lieux de vie, de travail et d’études, afin de mettre en échec toutes les tentatives de récupération et de détournement de leur révolution”.

“La révolution citoyenne continue. Elle nous appelle toutes et tous à redoubler de mobilisation pacifique et de vigilance politique pour mettre fin au système autoritaire et à la corruption en consacrant l’État civil, la justice sociale et les droits et libertés démocratiques effectifs”, a-t-il conclu.


Photo: Pour le PAD, la solution à la crise passe par une véritable transition démocratique. © Louiza Ammi/Liberté

Arab Chih