Une vingtaine d'agriculteurs de la wilaya de Relizane ont effectué ce mardi une visite à la station d'épuration des eaux urbaines domestiques d'Ain Hout, dans la wilaya de Tlemcen, organisée par l'agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau, en coordination avec les deux agences de bassins hydrographiques d'Oranie Chott Chergui et de Chelif Zahrez, afin de suivre le parcours des eaux usées en provenance des égouts jusqu'à leur retour dans le milieu naturel.
La responsable de la communication du bassin hydrographique Oranie, Ilhem Boudjenane, a souligné que «cette journée pédagogique vise à généraliser l'expérience réussie de réutilisation des eaux usées épurées de la STEP d'Ain Hout à d'autres périmètres des wilayas du pays». Entrée en service en 2005, cette STEP pilote qui traite un volume d'eaux d'environ 30.000 m3/jour, est dotée d'une filière de traitement physico-chimique et biologique, pour assurer la protection du barrage de Sekkak où une grande partie des eaux épurées sont rejetées et pour irriguer la plaine de Hennaya.
Le système de qualité de cette installation permettant la dépollution des eaux usées est certifié selon la norme ISO 14001, qui définit une série d'exigences efficaces que doit satisfaire le système de management environnemental de la STEP. La visite guidée de ce lieu habituellement fermé au public démarre sur le parvis de l'administration, en présence de Mohamed Souafi, responsable ONID du périmètre de Mléta d'Oran, MM. Selmane Lablack et Boumediene Zidani, respectivement président et secrétaire de l'association des irriguants du périmètre de Hennaya et des représentants de la direction des ressources en eau de Tlemcen. D'amples explications ont été présentées par Salim Sidi Yacoub, directeur de l'office national d'assainissement de Tlemcen et, Amaria Slimani, cheffe de la STEP d'Ain Hout.
«Cette station a épuré en 2021 près de 10 millions de mètres cubes d'eaux dont près de 2,8 millions de m3 ont été réutilisées dans l'irrigation des champs d'agrumes, oliviers et arbres fruitiers de la plaine de Hennaya. Le procédé technique de la STEP permet de traiter les eaux usées collectées par les réseaux d'assainissement. En premier lieu, le dégrillage retient les matières les plus volumineuses, vient ensuite le dessablage-déshuilage qui permet de récupérer les sables et les graviers par décantation, alors que les graisses sont éliminées par flottation. Au sous-sol, de grosses cuves permettent la décantation lamellaire qui sépare la pollution en suspension qu'elle transforme en boues. Ainsi, le traitement biologique élimine la pollution dissoute. L'épaississement des boues permet enfin d'assurer la concentration, et sont ensuite déshydratées puis évacuées pour une valorisation agricole. Nos techniciens présents sur site tous les jours veillent, par évidence, sur le bon déroulement des opérations de cette station pilote comme celles de Sidi-Senouci et Maghnia», précise Salim Sidi Yacoub.
Outre, la salle des décanteurs, où des dégrilleurs sont à l'origine de la phase la plus importante de la station équipée aussi d'un détecteur, un labo situé au sein du bâtiment central effectue des analyses quotidiennes d'auto-surveillance des effluents urbains traités. A cette occasion, M. Sidi Yacoub, a prodigué quelques conseils aux professionnels et citoyens qui, grâce à des gestes simples, peuvent contribuer à l'effort collectif pour préserver l'environnement.
«L'ONA rencontre beaucoup de problèmes en termes de gestion et d'exploitation des réseaux d'assainissement en raison des déchets contenus dans les eaux notamment les stations-services et de lavage de véhicules qui rejettent directement leurs huiles à l'égout public. Certaines unités industrielles ne sont pas dotées de stations de prétraitement des huiles et autres effluents lourds, ce qui complique la mission de nos agents d'exploitation et spécialistes, qui y travaillent au quotidien dans la station. Ces comportements qui portent atteinte à la santé publique nous causent également beaucoup de pannes, nous enregistrons quotidiennement des centaines de réclamations et d'interventions sur l'ensemble des neuf centres d'assainissement à travers toute la wilaya», ajoute-t-il.
De son côté, le directeur de l'unité ONID au niveau du périmètre de Mléta d'Oran et ex-responsable du périmètre de Hennaya, Mohamed Souafi, parle de cette expérience totalement réussie dans la réutilisation des eaux usées épurées: «En 2011, on est arrivé à irriguer quelques 350 ha à partir de la station d'Ain Hout, aujourd'hui, près de 857 ha de terres sont irriguées dont 350 ha d'agrumes, 150 ha de jeunes plantations d'agrumes, 70 ha d'oliviers, 40 ha de céréales et 140 ha d'arbres fruitiers divers à travers 177 exploitations agricoles ».
A noter, que la visite s'est poursuivie dans la plaine de Hennaya où les visiteurs se sont enquis des techniques d'irrigation goutte à goutte, pour économiser l'eau au niveau de deux parcelles agricoles.
Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration: La STEP d'Ain Hout à tlemcen
par Khaled Boumediene
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Posté Le : 13/01/2022
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : par Khaled Boumediene
Source : lequotidien-oran.com du jeudi 13 janvier 2022