Algérie - Réserves hydriques

Algérie (Tlemcen) - Les dernières précipitations réaniment les barrages de la wilaya



Algérie (Tlemcen) -  Les dernières précipitations réaniment les barrages de la wilaya


Les multiples orages violents qui ont frappé récemment la région de Tlemcen sont annoncés comme une bénédiction. Ces précipitations salvatrices ont réjoui les populations urbaines et rurales de la wilaya, apportant espoir et vitalité aux terres desséchées par la sécheresse préoccupante de cet été, qui a suivi un hiver et un printemps trop secs.

Selon les données de l’Agence nationale des barrages et des transferts d’eau (ANBT) de Tlemcen, les deux grands barrages de Béni-Bahdel (Béni-Snous) et Mefrouch (Tlemcen), dont les niveaux étaient déjà bas après le stress hydrique implacable qui a fortement touché la wilaya, le volume total des apports d’eau enregistrés au 12 septembre dernier au niveau de ces deux barrages est de 470.000 mètres cubes.

Ainsi, le barrage de Béni-Bahdel, alimenté par les oueds Khémis et Tafna, a atteint un volume de près de 2,553 hm3.

Celui du barrage de Hammam Boughrara, alimenté par l’oued Mouillah, est estimé à 54,358 hm3.

Cependant, cette légère hausse due aux précipitations dépassant les 28 millimètres, les volumes d’eau stockés restent en deçà des capacités théoriques dans ces deux barrages, qui sont respectivement de 63 hm3 et 177 hm3.

Cela dit, si les précipitations automnales se poursuivent dans les jours à venir, elles auront un effet notable sur les cultures, qui sont désespérément en attente d'eau, les pâturages desséchés qui peuvent se régénérer pour alimenter le bétail des éleveurs, les sources d'eau fraîche servant à abreuvoir les troupeaux et sur le bon lancement de la campagne labours-semailles 2024-2025, qui sera officiellement lancée par les services de l’agriculture.

Sur le plan de la gestion de l’eau potable, en ce contexte d’augmentation de la température et de l’évaporation et de surexploitation des eaux souterraines et superficielles, les responsables de l’Algérienne des eaux sont confrontés à un vrai casse-tête d’approvisionnement des habitants en cette denrée vitale.

Selon nos informations, des mesures de gestion exceptionnelles ont été mises en place, pour parer à la situation critique de l’insuffisance d’eau qui a débuté en 2017, avec des épisodes de sécheresse qui se poursuivent à ce jour.

En effet, la pluviométrie qui enregistrait avant l’année 2017 près de 800 mm a nettement chuté, atteignant seulement une moyenne de 150 mm par an.

À ce déficit d’eau s’est ajoutée la panne de la station de dessalement de Souk Tleta (d’une capacité théorique de 200.000 m3/jour), qui a compliqué les choses, ce qui a poussé les services de l’ADE à concentrer leur programme de distribution sur la station de dessalement de Honaine (d’une capacité théorique de 200.000 m3/jour) et sur quelques forages et sources pour combler ce déficit avec un changement du programme qui est passé de h24 à une journée sur deux jusqu’à une journée sur cinq.

Même le barrage de Sidi-Abdelli, qui assurait l’approvisionnement en eau de dessalement (50.000 m3/jour) d’une partie des habitants de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, à partir de la station de Honaine, s’est asséché en 2020 et 2021 du fait du réchauffement climatique.

A noter que la wilaya de Tlemcen a bénéficié d’un projet de réalisation d'une station de dessalement de l'eau de mer à Sidi Maârouf (Souk Tleta). Ce nouvel ouvrage hydraulique qui s’inscrit dans le cadre des enseignements tirés par les pouvoirs publics, en termes de gestion de crise et d’évolutions plus structurelles des usages de l’eau, pour mieux se préparer aux épisodes à venir, a été décidé dans le cadre de la mise en œuvre du programme ambitieux initié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à renforcer la sécurité hydrique de l’Algérie grâce au dessalement de l’eau de mer.





Photo: Le barrage de Béni-Bahdel (Béni-Snous/Tlemcen) d'une capacité de 63 hm3

Khaled Boumediene


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