Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs avait appelé les imams à accomplir des prières rogatoires (Salat El Istisqa), hier, dans toutes les mosquées du pays. A ce titre, les fidèles ont accompli Salat El Istisqa à travers toutes les mosquées de la wilaya à partir de 10h00, dans un contexte marqué par la crainte d'une sécheresse, alors que les labours et semailles ont commencé il y a quelques semaines.
«Nous scrutons chaque jour les bulletins météo pour savoir quand la pluie automnale va faire son retour! Nous avons effectué nos premiers labours, mais, l'herbe ne pousse pas! Nous attendons avec impatience la pluie car la sécheresse de surface est apparue», indiquent des jeunes agriculteurs de la commune d'Ain Nehala (daïra d'Ain Tellout).
La culture des légumes secs notamment les fèves et petits pois précoces connait un léger retard dans certaines exploitations non irriguées de la wilaya, en raison du manque de précipitations.
«Le manque d'eau et les hausses de température de cette période nous inquiètent beaucoup. Nous craignons de possibles déficits de rendement dans nos différents champs», ajoutent-ils.
La menace du déficit hydrique que connaît toute la région de Tlemcen pèse aussi sur les plants d'agrumes qui ont besoin d'énormes quantités d'eau en ces moments.
«Cela fait longtemps que la région de Maghnia n'a pas connu une situation de stress hydrique comme c'est le cas cette année. Moi personnellement, j'éprouve d'énormes difficultés pour irriguer les 25 hectares d'agrumes notamment la variété de Thomson car j'ai changé plusieurs fois mes pompes d'aspersion qui sont tombées en panne. Même les niveaux d'eau de mes sondages ont nettement diminué ces derniers temps et les nappes phréatique et les niveaux des barrages ne sont pas du tout relevés à cause du manque de précipitations. La sécheresse perdure et je crains vraiment que le manque d'eau conduise l'agrume à former des boutons», se lamente un producteur d'agrumes de Maghnia, très sceptique face à cette situation inquiétante de sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois.
Outre les risques sur les arbres fruitiers, les agriculteurs ont également des craintes sur le potentiel de leurs parcelles de terres, comme le soulignent certains agriculteurs de Hennaya et Remchi pour qui, la situation est alarmante.
«Toutes les productions pourraient être compromises si les précipitations ne venaient pas dans les prochains jours. Une sécheresse excessive altère la qualité des tubercules, qui deviennent plus petits et difformes. Le rendement peut être plus faible en raison de la terre sèche qui peut entraîner des produits de moins bonne qualité», résument ces agriculteurs.
Selon Belhadri Hocine, commerçant de semences et de produits phytosanitaires, les agriculteurs ne se précipitent pas sur ces produits à cause des déficits pluviométriques importants.
«La demande sur nos produits est très faible en raison de la sécheresse car les agriculteurs hésitent encore pour ensemencer leurs parcelles de terres », avoue M. Belhadri, qui explique que sans eau, l'agriculteur ne peut pas apporter grand-chose à la terre pour produire une certaine quantité.
«Trop d'engrais, trop de produits de protection phytosanitaire peuvent avoir un impact négatif sur les récoltes et même sur l'environnement», précise-t-il.
par Khaled Boumediene
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Posté Le : 18/10/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : par Khaled Boumediene
Source : lequotidien-oran.com du dimanche 17 octobre 2021