Algérie - Agriculture traditionnelle

Algérie (Tlemcen) - L'agrumiculture, une affaire familiale



Algérie (Tlemcen) - L'agrumiculture, une affaire familiale


La zone nord du chef-lieu de Tlemcen est un des vergers de la wilaya. En témoigne la diversité de ses productions d'agrumes, céréales, pois chiches, fèves, pommes de terre, olives, pêches, abricots, cardes, laitues, grenades, melons et pastèques cultivés sur l'ensemble des communes de Chetouane, Fehoul, Sebâa Chioukh, Ain Youcef, Remchi, Bensekrane, Hennaya, Zenata et Ouled Riah.

En effet, l'agriculture familiale s'est nettement développée dans la vallée de Sekkak qui s'étend de l'agglomération rurale d'Ain Houtz jusqu'à la localité de Boukorra (commune d'Amieur) et Ain Youcef où de nombreuses exploitations de petite dimension sont travaillées chacune par une famille de la région.

C'est par leur dévouement, leur passion et leur dur labeur que les exploitations connaissent un développement plus important et que ces familles qui ont péniblement défriché des sols d'alluvions et dépôts (cailloux, sables, boues) et des sols argileux, calcaires et rocheux, pour multiplier leurs superficies consacrées aux agrumes et olives et ce, malgré les qualités chimiques offertes par les sols qui ne sont pas toujours excellentes, en raison du manque de potasse et de l'acidité par endroits.

De nombreux agriculteurs ont réussi à transformer leurs terres lourdes et caillouteuses en terre végétale très cultivable. Ce vaste verger irrigué à partir de l'oued qui alimente le barrage de Sekkak bénéficie des conditions agro-climatiques favorables.

Ce genre d'agriculture repose essentiellement sur de la main d'œuvre familiale, aussi bien les hommes que les femmes. Seuls travaillent à plein temps les membres de la famille. Une petite partie de la production est consommée par la famille elle-même, le reste alimente les marchés.

«Le travail de la terre améliore les moyens de subsistance et crée des liens forts entre la famille et l'exploitation. Ici, tout le monde a conservé cette forme d'organisation même si certains héritiers agricoles ont procédé au morcellement de leur parcelle, pour sauvegarder l'entente entre les membres de la famille.»

A un jet de pierres de ces nouveaux vergers se trouvent les plantations d'agrumes de nombreuses familles (Bendimerad, Abdelali, Ould Aissa, Benyarou, Drici, Safi, Faradji, Khaled, Abdeldjebbar, Sebâa, Hamadi, Bellil, Kendouci, Hammou, Beddiaf, Louati, Lablack, Ould Kaddour, Rahou, etc.) de la plaine de Hennaya, pour qui l'agriculture familiale s'est imposée comme un mode de vie. Leurs vergers sont, alors, pour une bonne part composés de thomson, clémentine, mandarine et de citron.

Les agrumes au goût unique de la famille Bendimerad sont très célèbres en raison de l'expérience acquise dans le domaine de l'amélioration des traitements par la sélection des plants, le perfectionnement des pratiques et techniques culturales et la lutte contre les maladies.

Ces familles exploitantes qui maîtrisent parfaitement, de père en fils, le travail du sol et de la fumure organique, contrôlent les principales ressources qui sont utilisées dans l'exploitation. Il s'agit notamment de la terre, du bétail, des cultures, du matériel génétique de la ferme ou de la maison, des bâtiments, des équipements et de manière plus générale du savoir-faire qui indique comment combiner et utiliser l'ensemble de ces ressources.

«L'exploitation familiale est le lieu d'auto-emploi et de progrès pour la famille. Toutes les activités agricoles reposent sur la famille qui grandit de plus en plus, en relation avec de nombreux aspects du développement rural. D'ailleurs, l'agrumiculture s'est beaucoup développée dans le nord de la plaine de Hennaya et le long de la vallée de Sekkak, qui abrite aujourd'hui de belles orangeraies auxquelles s'ajoutent les vergers d'oliveraies. Cette prédilection de la vallée de Sekkak pour les agrumes tient aussi à de bonnes conditions physiques et à l'irrigation qui ne pose pas de gros problèmes car l'eau coule souvent dans l'oued. Les températures conviennent tout particulièrement et les gelées hivernales sont moins nuisibles car les champs sont cependant abrités. L'oranger et le citronnier sont des espèces qui se développent dans les zones où le gel est absent», explique Abderrazek, un ancien agriculteur de la plaine de Hennaya.

Il faut noter que l'aviculture et l'oléiculture se développent de plus en plus dans la plaine de Hennaya, qui s'étend sur plus de 9.000 hectares, à l'image des fermes des familles Khemmar, Benyahia et Abdelali qui sont entrées en production, ces dernières années.




Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration

par Khaled Boumediene




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