La grotte karstique des collines de Sebdou, plus communément appelée Ghar Boumâaza ne crache plus son eau fraîche cette année en raison des faibles précipitations. En effet, l'énorme trou souterrain creusé dans la roche qui donne vers l'extérieur sur un oued est à sec depuis plusieurs mois.
Cette saison, les cascades de ce véritable chef d'œuvre de la nature de H'balet n'ont pas encore offert aux visiteurs leur beauté des chutes d'eau et leur impression de majestuosité qu'elles dégageaient souvent à chaque hiver ou printemps. Un paysage inédit est visible depuis la route nationale 22, reliant Tlemcen à Sebdou, l'eau ruisselante a déserté.
«Les précipitations et les neiges qui sont tombées cette année n'ont pas été suffisantes pour faire déborder cette énorme grotte souterraine qui après chaque grande averse déversait ses courants d'eau pour alimenter le barrage de Béni-Bahdel», affirme Miloud, un habitant de Sebdou.
Autre constat amer, la rivière de la Tafna où d'ordinaire l'eau coule abondamment fait peine à voir.
«Il n'est plus possible pour les agriculteurs d'irriguer leurs terres situées à proximité de cette rivière.»
Non loin de ce site touristique, le grand barrage Béni-Bahdel connaît le même sort. L'eau s'est asséchée et les poissons ont disparu à cause de la sécheresse. Les promeneurs à la fibre écologiste qui fréquentent ces jours-ci les abords du barrage de Béni-Bahdel peuvent le constater. Ils sont très inquiets pour la sécheresse qui accable ce territoire de Béni-Snous.
«Tous les cours d'eau locaux où d'ordinaire l'eau coule abondamment sont aujourd'hui à sec. Le barrage est lui aussi au régime sec. Les étendues arides ont remplacé l'immense réserve d'eau de l'ouvrage, qui ressemble à un petit étang et là on est à un niveau que nous n'avons jamais vu», indiquent des promeneurs de Tlemcen.
Pas de répit non plus pour les agriculteurs des localités d'El Kef et de Sidi Medjahed, qui ne peuvent plus arroser leur jardin car le barrage en amont ne procède à aucun lâcher d'eau.
Il faut dire que la sécheresse a des impacts négatifs sur l'alimentation en eau potable et sur l'agriculture car le niveau des rivières, oueds et nappes phréatiques est très bas et cela entraîne des restrictions d'eau pour l'irrigation des cultures, les usages domestiques de l'eau ou les usages industriels.
Selon un spécialiste de la météo et du climat, «le déficit d'eau et les températures élevées sont les principales causes de sécheresse. Les signes de la sécheresse sont nombreux dans la région de Tlemcen et surtout dans la zone Sud de la wilaya et à court ou long termes ceci peut avoir de sérieux impacts sur la population et l'écosystème. On constate des craquelures sur des sols secs, des cours d'eau et des nappes phréatiques souterraines qui diminuent. Après une période de sécheresse, les sols asséchés ne sont plus en capacité d'absorber correctement les précipitations et cela peut provoquer des crues, des inondations et des glissements de terrain ».
Photo archive "Nouvelle République d'Algérie" du barrage Béni Bahdel ajoutée par Akar Qacentina, mais il est à son plus bas niveau: "Le grand barrage Béni-Bahdel connaît le même sort, l'eau s'est asséchée et les poissons ont disparu à cause de la sécheresse" par Khaled Boumediene
par Khaled Boumediene
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Posté Le : 16/04/2023
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : par Khaled Boumediene
Source : lequotidien-oran.com du samedi 15 avril 2023