Algérie

Algérie - Tizi Ouzou: Rationnement de l’eau dans les villages



Algérie - Tizi Ouzou: Rationnement de l’eau dans les villages


Le problème du manque d’eau potable plane toujours dans la wilaya de Tizi Ouzou. La population appréhende d’ores et déjà les pénuries de ce liquide précieux si la pluviométrie demeure aussi faible.

Plusieurs communes sont touchées par le problème d’approvisionnement en cette denrée rare, alors que la période hivernale ne s’est pas encore terminée. Cette année, la situation s’annonce encore plus difficile, notamment pour les localités où l’alimentation en eau a toujours été problématique dans le passé. C’est le cas de Ouaguenoun, Draâ El Mizan, Fréha, Azazga ou encore Aït Yahia Moussa, Maâtkas, Azeffoun, Mekla et Aït Khellili, pour ne citer que ces quelques communes où la restriction d’eau n’est pas encore levée.

L’alimentation est assurée un jour par semaine, voire moins dans de nombreux villages de ces mêmes communes.

«Nous sommes obligés d’acheter l’eau que nous consommons. Nous buvons l’eau vendue en bouteille. Pour l’usage quotidien, nous payons en moyenne 2.000 DA pour une citerne de 3 m3», affirme un citoyen d’Aït Khellili.

Le programme de rationnement s’est imposé de lui-même en raison de la situation actuelle marquée par la rareté des pluies et l’absence d’autres ressources hydriques.

Le barrage de Taksebt de Oued Aïssi, à une quinzaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de wilaya, est la principale source d’eau alimentant une grande partie de la population de la wilaya de Tizi Ouzou. Il est actuellement à un niveau de remplissage ne dépassant pas 26%, soit environ 47 millions de mètres cubes sur une capacité totale de 181 millions, selon la direction des ressources en eau de Tizi Ouzou.

Le 28 novembre 2020, le barrage avait, pour rappel, atteint son niveau le plus bas jamais enregistré depuis sa mise en service en 2007, avec 15 % de sa capacité (27 millions de mètres cubes seulement). Un mois après, il a atteint 40 millions de mètres cubes à la faveur des précipitations ayant marqué cette même période.

Le climat printanier que connaît la région depuis plusieurs semaines n’augure rien de rassurant. Le niveau de l’eau emmagasinée au barrage Taksebt ne cesse de baisser jour après jour. L’été n’est pas encore là et la situation est déjà très préoccupante pour de nombreux spécialistes qui appellent à des mesures urgentes.

Le Dr Malek Abdeslam, hydrogéologue et directeur du laboratoire des eaux à l’université Mouloud Mammeri, a appelé récemment, lors de sa dernière intervention à la radio locale de Tizi Ouzou, à «une utilisation rationnelle de la ressource existante et à la mise en place d’une vraie politique d’économie d’eau».

Le même universitaire a insisté aussi sur la nécessité de la «diversification des sources d’approvisionnement».

Des réflexions ont, par ailleurs, été engagées par les responsables du secteur afin d’assurer l’approvisionnement de la population en eau potable. Selon le directeur des ressources en eau (DRE) Mokrane Djouder, une étude est en cours pour un projet de renforcement du barrage Taksebt depuis Oued Sebaou.

Il note également que «la situation impose l’orientation vers l’exploitation de l’eau de mer», soutenant qu’un projet d’étude pour la réalisation d’une station de dessalement à Iflissen est lancé, en plus de la remise à niveau de celle de Tigzirt. Ces projets sont toutefois prévus à long terme et dépendent de la disponibilité d’enveloppes financières.

L’urgence de la situation actuelle a imposé des mesures immédiates, comme le programme de captage des sources, lancé il y a quelques semaines, explique le même responsable.

«Un programme de réalisation de nouveaux forages et la réactivation de ceux non exploités est aussi lancé à Tizi Ouzou, Azazga, Draâ Ben Khedda, Mekla et Tigzirt», soutient M. Djouder.

A court terme, ce sont des mesures de restriction qui seront entreprises, selon le même directeur qui exhorte les consommateurs à une prise de conscience contre le gaspillage du liquide vital.



Photo: Les fontaines publiques demeurent l’ultime recours pour l’approvisionnement en eau de la population locale

Tassadit Chibani


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