Algérie

Algérie - Textile: La production nationale ne couvre que 5% du marché



Algérie - Textile: La production nationale ne couvre que 5% du marché
Le secteur du textile continue de recourir massivement aux importations et de tourner le dos à la production nationale. Ammar Takdjout, secrétaire général de la Fédération Textiles et Cuirs de l'UGTA, qui était, hier, invité de la radio Chaîne 3, a pointé du doigt la situation de détresse que vit le secteur du textile en Algérie : «alors que le marché domestique consomme 2 milliards de dollars en tissus, la production nationale ne couvre même pas 5% des besoins qui sont estimés à 400 millions de mètres linéaires de tissu. Tout le reste nous l'importons», regrette l'invité de la radio.

Pour ce dernier, l'ambition est d'atteindre 25% de couverture pour la production nationale, à moyen terme. «Pour ce faire, il faut multiplier par 3 les effectifs actuels des entreprises. Il faut donc rouvrir les entreprises fermées», plaide-t-il. «Trois filatures seront rouvertes à l'est du pays. Une usine de chaussures sera aussi rouverte à Cheraga. Peut-être allons-nous vers la réouverture de l'unité de Frenda», indique M. Takdjout. Le secteur des Textiles et Cuirs, est au bord du gouffre. Le début de la crise remonte au début des années 90.

La réhabilitation de ce secteur figure aujourd'hui, parmi les priorités du gouvernement. Un plan de sauvetage a été lancé. Evoquant le plan de relance du secteur textile, M. Takdjout a salué la mesure prise par le président de la République de mobiliser 142 milliards de DA, visant à réhabiliter les entreprises publiques du secteur manufacturier. Dans ce budget, le textile a bénéficié de 80 milliards soit 70%. Pas moins de 500 entreprises publiques sont ciblées par un plan de sauvetage visant à préserver quelque 5.000 emplois dans le secteur du textile. M. Takdjout indique qu'«en dépit de la situation difficile que traverse le secteur du textile, ce plan de sauvetage est un défi qui reste encore possible». Depuis le début des années 90, le secteur a vu une vingtaine d'entreprises dissoutes, et une perte d'emplois, avec une ardoise faramineuse de dettes. «Pas moins de 150.000 emplois dans le privé et 30.000 autres dans le secteur public ont disparu, ces dernières années», déplore le responsable syndical de l'UGTA. «Il faut, explique-t-il, sauver le tissu qui a su résister, notamment certaines tanneries menacées de fermeture. Il y a aussi nécessité d'assainissement de ce secteur financièrement, d'investir dans la formation». Cela dit, une cinquantaine d'entreprises du textile réparties à travers 27 wilayas ont réussi à se maintenir. «Des mesures urgentes sont nécessaires pour maintenir ces usines qui ont résisté», a soutenu M. Takdjout. Ce plan de restructuration vise, selon lui, à rattraper le retard accumulé depuis deux décennies.

Autre point souligné par ce responsable de l'UGTA : «il faut réhabiliter le circuit de distribution qui faisait plus de 900 milliards de chiffres d'affaires». «Il faut rouvrir les entreprises de distribution. Il est inconcevable de produire et de ne pas exposer ses produits dans des magasins. Toutes les grandes marques disposent de points de franchise», dit-il. Dans le secteur des cuirs, M.Takdjout plaide en faveur de la réhabilitation des 15 tanneries implantées à travers le territoire national. «Il faut, dit-il, promouvoir ce secteur à travers ses trois segments qui sont l'élevage, des lieux d'abattage convenables et la collecte des peaux». M. Takdjout souligne la nécessité de lutter contre l'informel et la fraude qui affecte les opérations d'exportation des cuirs. Et de citer un chiffre : «un opérateur italien m'avait informé qu'il avait importé pour une valeur de 6 millions de dollars en cuirs. Mais ce chiffre ne figure pas dans les statistiques officielles.» M. Takdjout a également évoqué la récente réinstauration de l'interdiction de la friperie, dans la loi de finances de 2012, via l'amendement de l'article 27 de la loi de finances complémentaire 2011. L'invité de la radio a salué l'abrogation de la disposition relative à l'autorisation de l'importation des vêtements usagés (friperie). «Chaque conteneur de friperie importé, est une menace de fermeture de nos entreprises de textile. Les importations débridées portent préjudice non seulement à notre économie mais aussi à l'emploi, et à la collectivité, à travers les impôts», affirme-t-il. «L'UGTA a de tout temps appelé à mettre un terme à cette frénésie des importations à tout va et encourager la production nationale», dit-il. M. Takdjout souligne que le secteur du textile est capable de favoriser l'émergence de la micro/entreprise.

Et d'appeler à l'organisation des opérateurs économiques du textile et des cuirs.


Je réagis à cet article car je connais le métier étant passé par tous les secteurs : artisanat de par mon père j'ai passé mon enfance et mon adolescence dans son atelier de tissage, secteur industriel étatique machiniste durant 15 ans à la Soitex et avant d'assister à son naufrage j'ai été récupéré par une entrerise privée de renom elle même coulée. Mon seul constat est que l'Algérie sur tous les plans peut concurencer les produits étrangers, mais à chaque fois on rencontre de mauvais gestionnaires et des bras cassés qui n'ont ni la volonté ni le savoir faire pour percer dans ce métier, l'esprit fataliste nous a tué avant toute concurrence qu'elle soit déloyale ou non. Sans parler des voleurs qui ont pillé les déniers publics dans des entreprises étatiques ou des privés qui se sont entartés à l'occasion d'achat de matériels surfacturés. Bref la bettise humaine est bien là dans toute sa splendeur alors cessez de pointer du doigt les autres et remettez vous en cause.
Aissa Mabrouk - Ancien tisserand - Tlemcen, Algérie

11/11/2011 - 22044

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