"Nous n’allons pas restés les bras croisés devant le phénomène du détournement des terres agricoles ou leur inexploitation. Je lance un ultime appel pour avertir les gens de mauvaise foi, car il s’agit là de crime économique."
C’est l’avertissement lancé, hier, par le ministre de l’Agriculture, Abdesselam Chelghoum, à l’occasion de la présentation du bilan annuel de toutes les opérations relatives au foncier agricole.
Selon lui, les services de son département ont réussi à récupérer, à ce jour, pas moins de 100.000 hectares de terres détournées de leur vocation initiale ou carrément abandonnées.
Le chiffre ne représente, en fait, même pas la moitié de l’ensemble de la superficie distraite du patrimoine foncier agricole puisque, selon un ancien cadre du ministre de l’Agriculture, depuis 1962 et jusqu’en 2015, pas moins de 282.700 hectares ont été amputés du patrimoine foncier agricole pour être destinés à la construction de logements et d’équipements sociaux collectifs, de routes, d’infrastructures touristiques et industrielles, alors que le pays n’est pas suffisamment pourvu en terres agricoles, ne disposant que de 4% de sa superficie en terres arables, soit 8,4 millions d’hectares.
Sur un autre registre, le ministre a indiqué que l’opération d’assainissement des dossiers de conversion du droit de jouissance perpétuelle en droit de concession, conformément à la loi 10-03 du 15 août 2010, a pu régler 98% des dossiers, précisant que le reste des dossiers «souffre de certaines insuffisances relevant de la direction des Domaines» et non pas de celle de l’Office national des terres agricoles (ONTA).
Selon l’Office, le bilan arrêté au 31 décembre dernier montre que pas moins de 176.617 actes de concession ont été délivrés.
L’Office a également recensé 633 accords de partenariat concernant une superficie totale de 83.957 hectares, ayant drainé un investissement de 20,72 milliards de dinars.
Le ministre de l’Agriculture est, par ailleurs, revenu sur le problème de la hausse des prix de la pomme de terre en indiquant que les pouvoirs publics ont procédé au déstockage de quantités importantes et à l’approvisionnement direct des consommateurs via des points de vente dans les grandes villes.
«Nous avons commencé, depuis deux jours, à mettre sur le marché des quantités importantes de pommes de terre pour agir sur cette spéculation et faire en sorte que les prix reviennent à la normale», a déclaré le ministre, sans donner de chiffres sur les quantités mises sur le marché.
Photo: Le pays n’est pas suffisamment pourvu en terres agricoles, selon Abdesselam Chelghoum
Lyes Mechti
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Posté Le : 05/04/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Lyes Mechti
Source : elwatan.com du mercredi 5 avril 2017