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Algérie Telecom partagé entre les défis technologiques et les problèmes terre à terre



Algérie Telecom partagé entre les défis technologiques et les problèmes terre à terre
Algérie Telecom veut me mettre à niveau. Elle dispose des financements nécessaires pour y arriver, avec notamment un prêt bonifié de 115 milliards de dinars. Mais le reste est plus délicat, avec un personnel qui a de la peine à suivre, et un environnement hostile, symbolisé par ce phénomène unique : le vol de câble, qui prend de l'ampleur.
Algérie Telecom connait un retard en matière d'équipements, mais peine surtout à adapter son personnel au nouvel environnement commercial et technologique. Le PDG de l'entreprise, Azouaou Mehmel, l'a clairement affirmé mercredi, au cours d'une émission de radio : « le changement de mentalités est plus laborieux que le changement des équipements », a-t-il reconnu, soulignant notamment le besoin de changer le rapport de l'entreprises à ses clients.
Algérie télécom a réalisé une croissance sept pour cent en 2012, mais n'a pas pour autant réalisé « les objectifs fixés ». Pour M. Mehmel, il y avait mieux à faire « par rapport aux opportunités et aux potentialités du marché ». Il a reconnu également que l'entreprise a vécu « un sous-investissement », à cause d'une « situation interne et de l'environnement », alors que le secteur des télécoms impose aux opérateurs d'être dans une « situation d'investissement permanent ».
L'entreprise doit « mettre à niveau son infrastructure, notamment le réseau filaire», et « rattraper » ce retard pour parvenir à « des indicateurs adéquats ». Ce qui se fera notamment, selon M. Mehmel, grâce à une aide des pouvoirs publics, sous forme d'un prêt bonifié de 115 milliards de dinars (1,6 milliards de dollars). En 2013, Algérie Telecom investira 43 milliards de dinars (plus de 600 millions de dollars), pour mettre à niveau les installations dans les grandes centres urbains, les pôles industriels, et généraliser les TIC au sein des institutions. Parmi les actions prévues, figurent notamment le raccordement d'un millions de lignes supplémentaires au haut débit, ainsi que 900 localités, l'objectif à moyen terme étant de connecter toutes les localités de plus de mille habitants au haut débit.
Actuellement, Algérie Telecom réalise 300.000 connexions nouvelles par an. Elle veut passer à un million en 2013, grâce au recours à des sous-traitants, notamment des entreprises créées dans le cadre de l'ANSEJ. En ce sens, M. Mehmel a déclaré qu'Algérie Telecom « ne peut pas tout faire ». Elle va donc 'uvrer à l'émergence d'un nouveau système, dans lequel il y aurait de nombreuses entreprises nouvelles, « au moins dix à vingt par wilaya », pour répondre à l'immense plan de charge du secteur. Pour l'année 2013, l'entreprise compte installer 10.000 kilomètres de fibre optique.
Problèmes terre à terre
Algérie Telecom veut aussi recourir au déploiement du haut débit sans fil pour certaines régions difficiles d'accès, et qui ne peuvent être équipées « dans un délai raisonnable », tout en tenant compte du déclin du téléphone fixe, orienté désormais vers l'internet, malgré les 3.2 millions de lignes en service. « le réseau utilisé actuellement a été conçu pour la téléphonie. Il est inadapté », rappelle M. Mehmel.
Défis technologiques, formation aux nouvelles aux techniques constituent de grands défis, mais Algérie Telecom doit aussi faire face à des problèmes plus à terre à terre, comme le vol de câble, transféré illégalement en Tunisie notamment, pour y être revendu. En 2012, l'entreprise a enregistré le vol de plus de 300 kilomètres de câbles, a indiqué le PDG de l'entreprise. A certains endroits, le câble a été remplacé quatre fois, a-t-il indiqué. Ceci a causé des pertes de 480 millions de dinars (6.5 millions de dollars) en 2012, et 590 millions de dinars en 2013 (7.8 millions de dollars). Le problème ne sera résolu qu'avec la généralisation de la fibre optique, en remplacement de l'ancien réseau, selon M. Mehmel. Mais d'ores et déjà, toutes les nouvelles lignes installées sont conçues pour répondre aux nouveaux besoins : téléphonie, internet, télévision, etc.
Le casse-tête d'Algérie reste toutefois son personnel, ce que M. Mehmel a admis à demi-mot. « Le client attend un service, ce n'est plus un simple usager », a-t-il en référence aux lenteurs et à la mauvaise qualité de service souvent relevée au sein de l'entreprise. « Le client sera juge », a-t-il dit à l'adresse des travailleurs, ajoutant que l'entreprise a besoin de « « se réconcilier avec le client et de reconquérir sa confiance ».
Il a annoncé un plan de formation qui devrait concerner 9.000 employés, parallèlement à un plus grand recours aux services en ligne. « Il est inconcevables de ne pas utiliser internet pour certains services dans quand on est provider internet », a-t-il dit.
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