Algérie

Algérie télécom en difficulté



Fait inédit chez une entreprise publique et de surcroît d’envergure, comme c’est le cas pour Algérie Télécom, le patron de cette dernière vient d’avouer que le groupe qu’il dirige se trouve en situation difficile. C’est le moins que l’on puisse dire à la lecture du message adressé à l'ensemble des personnels, à l’occasion de l’Aïd-el-fitr (disponible sur le site d’AT) dans lequel Moussa Benhamadi, P-DG du Groupe, revient sur “la situation actuelle de l'entreprise”.
“L'entreprise connaît quelques dysfonctionnements et certains paramètres de gestion ne sont pas brillants, c'est pourquoi nous devons d'abord prendre conscience de cette situation et en même temps considérer que ceci n'est pas irréversible”, a écrit sans détour M. Benhamadi, plaidant pour la mobilisation générale des troupes.
“Nous pouvons, avec l'adhésion de toutes et de tous, donner à l'entreprise un nouvel élan totalement orienté sur la culture entrepreneuriale et la formation de la compétitivité qui, seules, peuvent lui garantir une pérennité”, ajoutera-t-il tout en évoquant l’élaboration de la nouvelle stratégie, probablement en guise de plan de sauvetage puisque M. Benhamadi le qualifie de “plan de redressement 2008-2009”. Il en ressort clairement que AT doit revoir sa copie en matière de gestion et de marketing sous peine de se voir complètement surpassée, voire disparaître. Moussa Benhamadi parlera alors de conditions nécessaires à réunir. “L'avenir de notre Groupe dépend de notre volonté d’avoir confiance en nous-mêmes et en nos capacités de gestion, de production et d'innovation ; à dominer nos insuffisances et à parfaire nos performances de qualité et de services ; à rationaliser nos dépenses et enfin à anticiper sur les besoins du marché et l'évolution technologique grâce à une meilleure veille stratégique qui sera rendue possible par la mise en place d'une entité de recherche et de développement.” Partant de cette réalité, il ne reste autre choix pour AT que de redresser la barre et créer sa propre richesse avec à leur tête, de l’avis de M. Benhamadi, la valorisation de la ressource humaine, pour contribuer au développement du pays par la mise en place d'infrastructures denses et de qualité. Le groupe doit aussi fonder son développement au profit des différentes catégories de clientèles, de ses collaborateurs, de ses partenaires ainsi que des collectivités locales à un moment où la démocratisation de l'accès à l'Internet est une réalité tangible. “Le premier défi est celui de la défense de notre position de leader sur le marché des télécoms qui exige de nous tous une mobilisation car la concurrence n'a pas d'état d'âme et n'a de réponse que la compétitivité que nous bâtirons sur l'efficacité dans l'action et l'efficience dans l'utilisation des ressources. Le deuxième défi est celui de la valorisation de nos atouts stratégiques tirés de notre histoire en tant que Groupe public au service du public et du développement économique et social de l'Algérie. Mais ces atouts peuvent devenir un handicap pour le premier défi si nous ne mettons pas en relation la création de la richesse et sa répartition”, expliquera longuement celui qui chapeaute l’entreprise depuis moins de six mois. Cela signifie-t-il qu’il y a péril en la demeure et que M. Benhamadi a été désigné à la tête d’AT en guise de “sapeur-pompier”, puisque son “plan de redressement” survenu juste après son arrivée est certainement conçu dans l’urgence puisque sa mise en œuvre s’étale de juin 2008 à mai 2009 ? La question reste dûment posée, confortée par toutes ces révélations, attestant qu’AT enregistre 100 milliards de DA de créances non encore recouvrées mais pas seulement…




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