Algérie - Equitation

Algérie (Tébessa) - La fin calculée de l'hippodrome: Quand la politique tribale détruit un patrimoine culturel et économique



Algérie (Tébessa) - La fin calculée de l'hippodrome: Quand la politique tribale détruit un patrimoine culturel et économique


La disparition de l'hippodrome de Tébessa, autrefois source de joie et de rassemblement pour les habitants, ne relève pas du hasard. Elle est le fruit d'une décision politique délibérée, prise durant la fin des années 80 par l'ex-wali de Tébessa dans un contexte de manœuvres tribales.

Ce choix controversé a non seulement anéanti un lieu emblématique mais a aussi entraîné la disparition des activités artisanales florissantes, affectant durablement le tissu socio-économique de la région. L'hippodrome de Tébessa était bien plus qu'un simple espace de courses de chevaux. Il était le cœur battant de la vie culturelle locale, accueillant des spectacles de fantasia, des courses de chevaux de différentes races et des événements folkloriques qui faisaient la fierté des Tébessis. Les chevaux barbes, de race anglaise et les pur-sang arabes y étaient célébrés dans des compétitions qui attiraient des spectateurs passionnés de toute la région.

L'une des histoires les plus mémorables de l’hippodrome est celle du cheval de Ouled Ounallah, un pur-sang barbe de la région, qui a marqué les esprits en battant tous les chevaux de Barika (Batna), El Eulma (Setif), et Tiaret. Ce triomphe attribué à une tribu autochtone les Ouled Ounallah de la grande tribu des Nemamcha-Aâlaouna est resté gravé dans la mémoire des générations qui ont succédé.

Les exploits de ce cheval et les festivités qui les accompagnaient étaient des moments de fierté collective et de célébration de l'identité locale.

Cependant, la décision de détruire cet hippodrome a été prise avec des arrière-pensées politiques, sous l'impulsion de l'ex-wali de Tébessa motivé par des considérations tribales, ce choix a eu des répercussions désastreuses.

Les artisans notamment les selliers et les bourreliers ont vu leurs métiers disparaître. L'industrie du cuir, autrefois prospère grâce à la demande générée par l'hippodrome, a été décimée. Cette destruction calculée a laissé les Tébessis démunis, privés non seulement d'un lieu de divertissement et de rassemblement, mais aussi d'une source essentielle de revenus et de traditions.

Les compétences artisanales transmises de génération en génération risquent de se perdre, emportant avec elles une part importante du patrimoine culturel de Tébessa.

Les habitants, profondément affectés par cette perte, appellent aujourd'hui à une reconnaissance de l'importance de leur patrimoine et à des mesures pour préserver ce qui reste de leurs traditions. Ils espèrent que les décideurs actuels prendront conscience des dommages causés par ces décisions politiques et travailleront à la restauration et à la protection des éléments clés de l'identité tébessienne.

En attendant, la disparition de l'hippodrome reste un rappel poignant des conséquences des décisions politiques sur la vie culturelle et économique d'une communauté. Pour les Tébessis, il ne s'agit pas seulement de la perte d'un lieu mais de l'effacement d'une part de leur histoire et de leur âme collective.



Maâlem Hafid


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