Suite à la conclusion, en novembre 2013, d’un accord entre l’Algérie et le Portugal dans le domaine agricole, un protocole de coopération devrait incessamment être signé par la Direction générale des forêts et l’Institut de la conservation de la nature et des forêts relevant du ministère portugais de l’Agriculture et la Mer.
Ce protocole, même s’il entend développer des actions de partenariat dans le domaine forestier en général, s’intéresse particulièrement à l’industrie du liège et à la subériculture plus précisément.
Alarmés d’abord par le fait que cet accord ait été conclu «sans la consultation préalable de beaucoup professionnels du secteur», des opérateurs algériens de l’industrie du liège s’élèvent aujourd’hui contre certaines clauses de ce protocole, notamment l’article 2 fixant les thématiques et les domaines que les deux parties ont convenu de promouvoir.
Selon ces opérateurs, il est aujourd’hui inconcevable d’autoriser, comme le prévoit le protocole, un partenaire étranger à exploiter la subéraie algérienne «au moment où notre ressource en liège est non seulement insuffisante pour l’activité industrielle de transformation mais, plus grave, tend à diminuer en quantité par rapport aux surfaces».
Ils rappellent, à ce propos, qu’en raison du manque de matière première, «les usines de transformation de liège, qui étaient au nombre de 50 dans les années 1980-1990, se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une seule main, à savoir trois unités privées et deux publiques».
La production du liège s’est en effet divisée par huit depuis trente ans, passant de 25.000 tonnes à seulement 3.000 tonnes.
«Nous ne sommes pas contre le principe de coopération et de partenariat étranger, surtout si l’intérêt national et la préservation de cette ressource naturelle menacée sont clairement défendus. Mais nous aurions souhaité que cette coopération se fasse entre Etats et non pas entre l’Etat et une entreprise privée étrangère.»
Se voulant plus précis, nos interlocuteurs affirment que «l’architecte» de ce protocole n’est autre que «le groupe familial portugais Amorim, leader mondial de l’industrie du liège, détenant la quasi-totalité du monopole sur la récolte de cette ressource en Méditerranée».
«Nous avons peur que notre ressource, déjà fragile, tombe sous la coupe de ce groupe, comme c’est le cas au Maroc et en Tunisie où il exploite le liège après s’y être installé à travers une représentation officielle», nous disent les transformateurs.
Pour eux, le partenariat étranger est certes louable, mais ne devrait pas «exclure la possibilité de nouer un partenariat national public privé avec les opérateurs du secteur qui, non seulement maîtrisent la profession de par l’expérience dont ils jouissent, mais surtout font de l’intérêt économique national une priorité».
Lyes Mechti
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Posté Le : 26/01/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: varmatin.com ; texte: Lyes Mechti
Source : El Watan.com du mardi 21 janvier 2014