Algérie

Algérie - Stress hydrique et risque de sécheresse: Les eaux souterraines et le dessalement à la rescousse





Pour un besoin annuel de 10,4 milliards de mètres cubes d’eau, le plan d’urgence annoncé par le gouvernement est enfin dévoilé.

Il repose essentiellement sur la réalisation des forages et l’exploitation des eaux souterraines. Le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, a qualifié la situation hydrique dans le pays de maîtrisée.

«Parler de sécheresse est encore prématuré. La situation n’est pas au stade de catastrophe naturelle. Toutefois, nous sommes dans l’anticipation et le travail en amont», déclare le ministre qui revient sur le plan d’action sur lequel s’était réuni la semaine dernier un conseil interministériel sous la présidence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad.

Ce plan, dont les détails ne sont toujours pas connus, reposerait, selon le premier responsable du secteur de l’eau, sur l’exploitation des eaux souterraines.

Pour ce faire, la solution envisagée est la réalisation de plusieurs forages à travers le pays afin d’assurer l’approvisionnement de la population en eau potable.

Pour les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et les services, le plan d’urgence n’est toujours pas finalisé. Une commission ministérielle serait en train de travailler dessus. Les résultats devraient être dévoilés incessamment. Toutefois, M. Berraki n’a pas caché sa satisfaction des dernières averses.

«Le cumul enregistré ces derniers jours équivaut deux mois de pluies. Ce qui est très appréciable. Les barrages sont remplis à hauteurs de 39%. Sur les 80 barrages existants, seulement 20 ont un niveau de remplissage égal ou inférieur à 20%», rassure-t-il avant de revenir sur l’importance du dessalement de l’eau de mer comme solution d’avenir.

A cet effet, 4 nouvelles stations verront le lancement de leurs travaux de réalisation pour une capacité de production quotidienne estimée à 2,1 millions de mètres cubes. Elles s’ajouteront aux 11 déjà existantes réparties sur 9 wilayas côtières.

L’objectif de son département est l’alimentation des villes côtières en eau dessalée. Les eaux des barrages seront réservées aux villes intérieures et à l’irrigation.

Sans surprise, le ministre a également évoqué le problème des créances de l’Algérienne des Eaux qui dépassent les 44 milliards de dinars. Même si aucune coupure ne sera faite, pour cause de pandémie, les citoyens n’ayant pas payé leurs factures sont appelés à le faire suivant un calendrier établi avec les services de l’ADE.

Dans le même contexte, il ajoute que les pertes en eau sont considérables. 100 à 150 fuites sont recensées au quotidien.

Pour ce qui est de l’envasement des barrages, Arezki Berraki annonce la production prochaine d’une drague algérienne suivie de deux autres avec un taux d’intégration de 70% pour régler ce problème.

De son côté, le directeur du Centre climatologique national (CCN), qui relève de l’ONM, Salah Sahabi-Abed, a tenu à rassurer que le cumul de précipitations de cette année devrait être dans les normes, si ce n’est les dépasser. Cette prévision, donnée à l’agence officielle, touche principalement les régions du nord du pays et les Hauts Plateaux.

«Les modèles climatiques prévoient, et à l’unanimité, que les températures devraient être en moyenne vraisemblablement normales (comparables à la moyenne climatique statistique de la période 1981-2010) au-dessus des conditions normales sur la quasi-totalité de la région d’Afrique du Nord, y compris l’Algérie», souligne-t-il avant de préciser que la probabilité de cette prévision est de 80%.



Isma Bersali


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