Algérie - Sous le slogan de "l'étable à la table": La Sipsa ouvre le débat sur la valorisation des produits locaux

Autant que la sécurité alimentaire, c’est la valorisation des produits agricoles et d’élevage qui constitue un véritable défi. C’est autour de cette problématique que s’articulera la douzième édition du Salon international de l’élevage, du machinisme et de l’agroalimentaire.

Nawal Imès - Alger (Le Soir)

La manifestation qui s’est imposée comme le rendez-vous incontournable des acteurs de différentes filières se tiendra du 19 au 22 mai prochain à Alger avec comme slogan «de l’étable à la table». Y sont attendus plus de 380 exposants et pas moins de 18.000 visiteurs professionnels.

Comme le veut désormais la tradition, le salon sera l’occasion de décortiquer le fonctionnement des différentes filières. Celle du lait sera cette année à l’honneur à travers un symposium international du lait.

Il s’articulera, selon le Dr Amine Bensemane, président de la Fondation Filaha, autour de la problématique de la production laitière et son intensification et aura l’ambition de mettre en rapport producteurs et transformateurs. La filière emploie pas moins de 100.000 personnes et génère un chiffre d’affaires estimé à 165 milliards de dinars.

L’aviculture ne sera pas en reste. Un forum interprofessionnel lui sera consacré avec comme objectif le diagnostic d’une filière que le Dr Bensemane estime «fortement désarticulée» et nécessitant la mise en place de nouvelles formes d’intervention pour stimuler la production en réduisant les coûts, réguler la filière, réduire les dépenses en devises et stabiliser les prix en garantissant un approvisionnement régulier des marchés.

Un troisième forum sera, quant à lui, consacré à la filière viande et produits carnés. La Fondation Filaha est catégorique: c’est sans doute la filière qui dispose d’une marge de progrès très large. La consommation des viandes à elle seule génère un chiffre d’affaires de plus de 162 milliards de dinars avec 60% pour la viande ovine. Pas moins de 55.000 producteurs sont recensés sans compter les emplois indirects créés par l’activité.

«Un segment caractérisé par sa faible productivité pondérale et numérique qui n’est pas due essentiellement aux conditions du milieu mais également à un ensemble de contraintes.»

Les principaux facteurs limitant cette production: le potentiel bovin numériquement faible, un effectif modeste de femelles reproductives et une faible productivité de ces dernières. La faible disponibilité en espace agricole indentifiable, la faiblesse des ressources alimentaires pour le cheptel, un marché des viandes archaïque et la spéculation sont autant d’embûches au développement de la filière.

Une première cette année, l’agroalimentaire se fait une place dans le salon à travers le Sipsa- Agrofoodcar, les organisateurs se disent convaincus que la valorisation de ce créneau ne peut passer que par l’organisation de manifestations algériennes destinées à un secteur dont le dynamisme n’est plus à prouver.

N. I.