Algérie

Algérie - Soufiane Djilali anime une conférence de presse: Jil Jadid attend des gestes forts de Tebboune



Algérie - Soufiane Djilali anime une conférence de presse: Jil Jadid attend des gestes forts de Tebboune


Les partis politiques ont commencé à réagir à l’offre de dialogue exprimée par le candidat vainqueur de l’élection présidentielle du 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, qui doit prêter serment demain.

Hier, le premier responsable de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a exprimé sa disponibilité à s’engager dans cette voie, pour peu que le président de la République fasse des «gestes forts», en guise de préalables, avec «la libération immédiate des détenus d’opinion et la libération des champs médiatique et politique».

«On jugera sur les actes», a-t-il déclaré à ce propos, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti, à Zéralda, à l’ouest d’Alger.

Tout en affirmant que «Jil Jadid a toujours défendu le principe du dialogue», celui-ci précise, néanmoins, qu’il «n’acceptera pas de subterfuges ni de fausses solutions».

«Il s’agira d’obtenir de vraies avancées pour le pays et en aucun cas, une négociation sur un quelconque partage de responsabilités», a-t-il ajouté.

Pour lui, il s’agit d’«aider le pouvoir à s’en aller et non pas à mieux rester».

Soufiane Djilali insiste, à cet effet, sur le fait qu’il y a une différence entre compromis et compromission.

«S’engager dans un dialogue ne signifie pas accepter ses conclusions», dira-t-il.

- «Nouvelle réalité politique»

Pour le président de Jil Jadid, le hirak «a imposé une nouvelle réalité politique», même si «l’élection présidentielle a été organisée sans son assentiment». Le mouvement populaire a «permis le démantèlement d’un des régimes des plus corrompus et des plus dangereux pour son peuple, et ce, dans un pacifisme admirable».

Par ailleurs, même si le pouvoir en place «en apparence vient de remporter une manche», en se donnant une «légalité juridique», il n’en demeure pas moins que «le régime politique s’est effondré», a-t-il estimé.

Ce qui fait que le pays «aura donc à en reconstruire un nouveau».


«Il s’agira de changer très largement le personnel politique et exécutif et de faire évoluer significativement l’organisation de l’Etat et des règles de son fonctionnement», a-t-il déclaré, avant d’ajouter que «le pouvoir devra donc accepter des changements fondamentaux et dans le sens de la demande populaire».

«Il n’a plus le choix, car le chaos guette le pays», a-t-il lancé.

En somme, le nouveau chef de l’Etat, déclare le président de Jil Jadid, «devra ainsi convaincre les Algériens en faisant des concessions significatives pour ressouder le pays dont l’unité a été mise en danger par des pratiques malsaines».

Est-ce qu’il y a des signaux qui indiquent que le pouvoir en place pourra éventuellement faire des concessions?

Soufiane Djilali estime justement que des «signaux lourds ont été envoyés à l’opinion publique». Il s’agit du «score rachitique de l’association FLN-RND, intentionnel», qui «reflète la disgrâce de ce tandem, éternels instruments de l’escroquerie politique et morale de l’ancien régime».

«L’alliance n’existe plus», a-t-il encore ajouté, sans oublier de rappeler que c’est un «nouveau» parti islamiste qui a été placé en seconde position.

Qu’en est-il du hirak?

Tout en rappelant que «Jil Jadid est aligné, sans ambiguïtés, sur la volonté populaire, représentée par le hirak», Soufiane Djilali estime que «les marches hebdomadaires doivent donner naissance à un véritable travail et un engagement tout au long de l’année». Pour lui, «l’action organisée doit se faire à travers des outils politiques et la structuration du hirak se réaliser dans la pluralité et non pas dans la pensée unique».

«Nous refuserons, par ailleurs, toute imposture présentant des individus propulsés par les appareils médiatiques comme représentants du mouvement populaire. Les tentatives qui fleurissent çà et là à cet effet seront dénoncées comme une manœuvre de récupération et d’usurpation et dévoileront les véritables intentions des différents acteurs», a-t-il soutenu.

Un «clin d’œil» à certains «activistes» qui se présentent comme des représentants du hirak.


Photo: Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali ( photo : B. Souhil)

Abdelghani Aichoun


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