Algérie

Algérie - Slimane Amirat: Mon cher époux et ami



Algérie - Slimane Amirat: Mon cher époux et ami


Par Zoubida Amirat *



Mon cher époux et ami,

Voilà 29 ans que tu n’es physiquement plus à mes côtés mais jamais tu n’as quitté mes pensées et mon cœur.

Vivre à tes côtés a été une belle et grande aventure. Il est vrai qu’elle n’a pas été de tout repos mais d’une telle richesse que si c’était à refaire je signerais une seconde fois.

Vivre avec toi signifiait aussi te partager avec l’Algérie et ce peuple que tu aimais tant et pour lequel tu aspirais au meilleur. Ce peuple souvent malmené, que l’on a voulu museler en lui refusant l’instruction afin de pouvoir mieux le contrôler. Tu disais souvent que l’instruction conduit vers un peuple souverain et libre. Le peuple donne la force et pour faire de grandes choses, il faut l’adhésion populaire. Comme disait Abraham Lincoln «L’adhésion populaire est essentielle. Avec l’adhésion populaire rien ne peut échouer. Sans elle rien ne peut réussir.»

Ce peuple t’a bien compris. Dans ce tournant critique que vit notre pays, beaucoup te citent, certains te regrettent, d’autres disent que tu es parti trop tôt, mais le plus important, c’est que ton message soit passé. Cette jeunesse que tu chérissais tant, souvent mal entendue et méprisée, a compris le sens de ton combat, mais surtout que le chemin vers la démocratie, vers l’État de droit et la liberté serait encore long.

Tu serais tellement fier de cette jeunesse qui continue à sa manière ce combat. Je reste optimiste quant aux capacités du peuple algérien. Je suis, pour ma part, très fière de nos jeunes, de leur créativité, de leur énergie, de leur passion. Ils me rappellent nous quand nous étions plus jeunes et que nous aspirions à être libres et indépendants. Notre génération leur aura peut-être, finalement, servi d’exemple. Nous continuerons d’être près d’eux tant que notre santé le permettra car notre vie aura été et sera consacrée au bien-être de l’Algérie. Repose en paix, mon très cher époux.

Un autre compagnon vient de te rejoindre, Djillali Leghima. Un ami de toujours, fidèle, un frère pour moi. Il a toujours été à mes côtés depuis ton départ, en toutes circonstances. La Fondation vient de perdre un grand monsieur, un ancien combattant et un homme d’une très grande sagesse.

Allah yarhamkoum. lna lillah oua ina illayhi radjiroun.



* Z. A. veuve du défunt Slimane Amirat


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