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Algérie - Renouveau agricole: Benaïssa explique la démarche



Algérie - Renouveau agricole: Benaïssa explique la démarche
Parce que les intervenants dans l’agriculture, dans toutes ses variantes, sont pour leur quasi-majorité des privés, il fallait absolument adopter une politique d’intéressement avec son corollaire un climat de confiance à même de sécuriser l’agriculteur et donc, assurer la pérennité de son activité.

M. Kebci - Alger (Le Soir)

Mission à la fois longue et laborieuse à laquelle s’attelle, ces dernières années, le ministère de tutelle à coups de programmes et de plans qui visent le soutien et l’accompagnement des agriculteurs.

D’où la politique de renouveau agricole dont la philosophie a constitué l’essentiel de l’intervention de Rachid Benaïssa, jeudi, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural s’est longuement étalé sur cette politique adoptée par son département et basée sur deux mots d’ordre : libérer les initiatives en se départant de l’assistanat qui, dira-t-il, «a montré toutes ses limites», et adapter l’activité agricole aux spécificités de chaque région.

«Le rôle de l’Etat se limitera à apporter l’accompagnement et l’assistance requise, qu’ils soient d’ordre technique ou financier», affirmera-t-il.

Néanmoins, fallait-il établir un état des lieux à même de définir la démarche à suivre et agir en conséquence, selon les priorités. Et la toute première de ces dernières, la contrainte foncière qui a été réglée, ce qui a soulagé les agriculteurs.

Une première étape suivie juste après par le lancement de plusieurs programmes adaptés à chaque région de notre vaste pays, tenant compte du monde rural dont l’activité agricole d’appoint a longtemps été négligée et qui constitue, si elle est accompagnée et soutenue, un maillon important dans la recherche du but escompté : l’autosuffisance alimentaire, et ce, outre la fixation des populations rurales avec l’implication de plusieurs secteurs.

D’où, reconnaît d’ailleurs le ministre, la lenteur de ces programmes dont les résultats enregistrés, jusqu’ici, sont, dira-t-il, «encourageants».

Etalant l’intervention de l’Etat dans le secteur, M. Benaïssa donnera l’exemple des céréaliers qui, en sus du soutien en matière technique et d’acquisition des semences et autres engrais, bénéficient d’autres avantages puisque le Cyrpalac achète leurs produits à des prix défiant même ceux en cours à l’échelle internationale avec 4.500 DA le quintal de blé dur, 3.500 DA le quintal de blé tendre et 2.500 DA le quintal d’orge.

Ceci dit, le paradoxe de ces dernières années où l’Algérie a, une fois, exporté de l’orge pour ensuite en importer ne s’explique pas que par l’élément pluviométrique quoique important dans l’activité agricole, reconnaît le ministre.

Rachid Benaïssa évoquera le changement d’activité chez les agriculteurs, rentabilité oblige. Un phénomène dont veut à tout prix, venir à bout, la tutelle, ce qui est loin d’être facile.

Frémissement de la filière élevage

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural relèvera fièrement le vif regain d’intérêt enregistré dans la filière de l’élevage bovin. Il parlera de l’importation, ces trois dernières années, de 66.000 génisses par des éleveurs et de pas moins de 24.000 têtes d’ovins en 2011 pour les besoins d’engraissement et de boucherie, situant l’intervention de l’Etat au seul aspect sanitaire.

A propos de la cherté des viandes blanches, Rachid Benaïssa brandira le même argument de l’instabilité de nombre d’éleveurs qui, faute de rentabilité et au bout d’une ou deux batteries, cessent et optent pour une autre activité.

«Ce à quoi la tutelle s’évertue à remédier», dira-t-il, en mettant prochainement un dispositif de contractualisation entre les producteurs et les gérants des abattoirs agréés avec implication de l’Etat dans la fourniture des intrants.

Quant à la flambée des prix des fruits et légumes, le ministre la mettra sur le compte de la spéculation, justifiant, cependant, le prix élevé de certains produits comme la tomate par sa disponibilité en tout temps alors que l’on oublie que c’est un produit saisonnier.

M. K.


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