Algérie

Algérie - Recyclage… un créneau qui peine à décoller



Algérie - Recyclage… un créneau qui peine à décoller


A l’heure du débat sur le modèle énergétique à entreprendre en Algérie afin de relancer l’économie sans affecter les ressources naturelles et l’environnement, le recyclage s’impose comme une alternative permettant d’assurer la matière première «recyclée» et de préserver à la fois les deux segments précités.

Le concept du recyclage des déchets est lié à la gestion des déchets et la préservation de l’environnement. Néanmoins, ce ne sont pas les seules retombées positives du recyclage.

«Le monde contemporain se caractérise par une consommation massive de la ressource naturelle. Cette logique de consommation se traduit en une production en constante croissance en matière de flux de déchets», fait observer Karim Ouamane, DG de l’Agence nationale des déchets (AND).

Cet organisme créé spécialement pour résoudre la problématique de la gestion des déchets qui devient un enjeu national en Algérie s’oriente vers d’autres missions plus compliquer telle que la préservation des ressources naturelles.

Cependant, l’opération du recyclage représente à peine 10% des déchets produits.

«Ce contexte de la consommation massive se caractérise aussi par une déperdition de la ressource naturelle dans ces mêmes flux de déchets sous une forme très complexe et par moment très toxique», souligne le DG de l’AND.

«On constate bien l’ingratitude de l’être humain par rapport à son environnement du moment qu’il puise de la ressource dans son état naturel et la restitue, à travers le déchet qu’il génère, en mélange et difficilement récupérable», déplore-t-il.

- Gestion des déchets: Quelle approche faut-il entreprendre?

Selon l’AND, l’approche qui doit être inscrite en matière de gestion des déchets devrait être intimement liée en premier lieu à la gestion efficace de la ressource naturelle du fait de la déperdition constatée à travers les déchets.

«La relation ressource et déchet n’est plus à démontrer», appuie M. Ouamane qui met en exergue le fait que le recyclage est la clé pour réussir toute politique de gestion intégrée des déchets.

A titre d’exemple, le taux de déchets organiques issus des déchets ménagers représente 54%. L’enfouissement de ces déchets engendre du biogaz (une substance polluante). Tandis que le recyclage de cette matière organique permet de doter le secteur de l’agriculture des engrais naturels.

Une journée d’étude régionale sur le compostage est attendue dans la région d’El Oued au printemps prochain. L’AND a déjà tenue mardi dernier une réunion avec des cadres de l’ambassade de la Hollande dans le but de préparer cette journée d’étude.

Une autre option qui n’est pas des moindres, demeure aux yeux de notre interlocuteur la réduction des déchets à la source. Néanmoins, «la prévention et la réduction à la source sont à considérer en premier lieu avant de parler du recyclage», suggère ce spécialiste des questions environnementales.

A titre d’illustration, seuls 40% du plastique mis sur le marché est capable d’être recyclé. Les 60% restants polluent les écosystèmes naturels (terrestres et marins).

«Techniquement, la mise en œuvre du recyclage n’est pas chose aisée au regard de la complexité des produits en fin de vie et aussi de la toxicité de certains composants de ces produits».

Le taux de recyclage en Algérie varie entre 7 et 10 %.

«Néanmoins, ces chiffres méritent une consolidation car leur estimation n’a pas obéi à une démarche scientifique et statistique», précise M. Ouamane, expliquant qu’«il est difficile d’avancer des indicateurs sans qu’on ait procédé à un travail de terrain afin de récolter la donnée de base pour calculer ce taux de recyclage. C’est à ce titre, que l’Agence Nationale des Déchets est en train de mener une campagne d’envergure nationale afin d’apprécier ce taux à sa juste valeur».

A noter que L’AND avait détecté il y a une année de cela des incohérences en matière de codification des activités liées à la gestion des déchets et qui rendent l’estimation du taux de recyclage encore plus difficile. Ceci avait conduit les ministères de l’Environnement et du Commerce à adapter cette codification.


Djedjiga Rahmani
drahmani@elwatan.com


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