Quatorze sites historiques et archéologiques, d’anciens ouvrages et des bâtisses, situés à Alger, Batna, Bouira, Tissemsilt et Illizi ont été classés sur la liste des biens culturels en Algérie, selon des arrêtés ministériels publiés dans le dernier Journal officiel, daté du 18 juillet passé rapporte l’APS.
Plusieurs sites historiquement d’une grande valeur architecturale et patrimoniale ont été classés.
Parmi les monuments et bâtisses de la capitale nouvellement classés figurent les Galeries algériennes, bâtisse néo-mauresque construite en 1900 et abritant depuis 2007 le musée d’Art moderne et contemporain (Mama), la Basilique Notre Dame d’Afrique à Bologhine (photo), l’ex-grand séminaire de Kouba ainsi que le monument Bordj Mers Ed Debane El Djadid et Djenane à Raïs Hamidou.
Des sites archéologiques et des ouvrages comme l’antique Rusguniae (commune d’El Marsa, ex-Jean Bart, Alger), et Djenane Raïs Hamidou à El Biar ont aussi été classés aux côtés de ceux de Aïn Sfa, Aïn Torkia, Taza (Tissemsilt), Chemora à Batna, Tihodaine et Tin Ziren à Illizi, et du mausolée de Ghorfet Ouled Slama à Bouira.
Ces arrêtés stipulent que «l’occupation, l’utilisation et l’exploitation des monuments, bâtisses et ouvrages classés doit s’adapter aux exigences de la conservation des biens culturels».
Ces exigences concernent notamment: les réseaux en eau potable, d’assainissement des eaux et d’électricité, le droit d’accès au public et les aménagements dans les édifices qui doivent être compatibles avec la nature du bien culturel.
Les arrêtés ministériels interdisent, en outre, toute construction nouvelle ou destruction pouvant altérer ces biens, tout en rappelant l’obligation des propriétaires et affectataires d’en respecter les valeurs architecturale, artistique et historique.
Les obligations, à la charge des occupants de ces sites archéologiques et de leurs zones de protection et de mise en valeur, sont déjà fixées par décret exécutif.
Pour rappel, plus de 450 sites, monuments et bâtisses ont déjà été classés bien culturels en Algérie et protégés de ce fait par la loi.
A titre d’exemple, concernant les apports de ce classement pour la protection de sites historiques, concernant le bien culturel dénommé L’aqueduc de Hydra, il est stipulé dans le Journal officiel que la partie non bâtie dans la zone «non aedificandi» doit être aménagée exclusivement en parc de loisirs. Ces aménagements font l’objet d’un cahier des charges approuvé par les services compétents du ministère de la Culture. Il est aussi précisé que toute construction ne peut être édifiée sur les terrains se situant sur l’autre rive de la route menant vers Hydra et les parties non bâties sont déclarées non constructibles.
Un autre exemple celui de la basilique Notre Dame d’Afrique, où il s’agit non seulement de protéger le monument architectural en lui-même, mais aussi tout son environnement proche. Ainsi il est défini par la loi que la basilique est bien occupée par l’association diocésaine d’Algérie (ADA) ; que l’esplanade de la cathédrale est grevée de la servitude non «aedificandi», les terrains se trouvant en contrebas de l’esplanade et qui surplombent le cimetière sont grevés de la servitude non «aedificandi» afin de ne pas constituer une agression visuelle portant atteinte à l’aspect architectural, que les édifices situés au sud de la basilique composant l’ensemble religieux ne peuvent être démolis et transformés afin de maintenir l’homogénéité de l’ensemble monumental.
Par ailleurs, l’autre aspect des apports de ces sites en tant que biens culturels c’est d’obliger légalement les propriétaires, à les valoriser et les promouvoir. Citons à cet effet l’exemple de Bordj Mers Ed Debane El Djadid.
Ainsi, dans les conditions de classement, l’occupation, l’utilisation et l’exploitation du monument historique doit s’adapter aux exigences de la conservation du bien culturel. Il est exigé de maintenir une zone verte autour du fort, de favoriser les activités liées à la mer autour du fort à court, moyen et long termes (obligations à la charge du propriétaire ou affectataire), les nouvelles réalisations projetées autour du fort ne doivent pas dépasser une hauteur de 7 mètres (R 1).
Déplacer les activités dangereuses (stockage de gaz pour Sonelgaz) et polluantes (la cimenterie) à moyen ou long terme et déplacer les habitations précaires situées dans le fort et à ses abords.
Sihem Bounabi
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Posté Le : 03/08/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: Sahel ; texte: Sihem Bounabi du venvredi 2 août 2013
Source : latribune-online.com