Algérie - Elections présidentielles

Algérie - Pour dénoncer l’«opacité» dans l’information : Démission de la présentatrice du JT de 19h de Canal Algérie



Algérie - Pour dénoncer l’«opacité» dans l’information : Démission de la présentatrice du JT de 19h de Canal Algérie


Levée de la chape de plomb au boulevard des Martyrs. La journaliste Nadia Madassi a démissionné, hier, de son poste de présentatrice du JT de 19h de Canal Algérie, ont annoncé des collègues de la concernée sur les réseaux sociaux.

Présentant le JT de la chaîne francophone depuis une quinzaine d’années, Nadia Madassi «a voulu dénoncer la pression et l’opacité dans l’information», précise un collègue de la présentatrice ayant requis l’anonymat. Madassi était particulièrement agitée, hier, lors de sa présentatrice de son JT.

La raison: la «lettre aux Algériens» envoyée par le chef de l’Etat que la présentatrice devait lire à l’ouverture de son JT, alors que l’information n’aurait pas été programmée avant son passage à l’antenne. Après avoir fait lecture de la lettre du président-candidat, la présentatrice marque une pause en tirant des feuilles placées à sa gauche. Regardant ensuite la caméra, elle bredouille le nom du candidat Ali Ghediri avant de marquer encore un temps d’arrêt et d’enchaîner sur l’information sur le délai de dépôt de candidatures.

Des collègues de la présentatrice parlent du «retrait» de l’information sur téléprompteur. Un malaise s’est emparé du service d’information de Canal Algérie, particulièrement depuis le début des mouvements de protestation contre le 5e mandat. La «dépendance» de la chaîne par rapport à la direction de l’information de l’ENTV n’est guère appréciée.

«Les présentateurs sont dans le stress permanent. Parfois, ils sont obligés d’attendre sur le plateau le ‘‘coup de fil’’ du rédacteur en chef», s’offusque une source à l’intérieur de la chaîne.

Des travailleurs de la Télévision et de la Radio nationales ont observé, ces derniers jours, deux rassemblements pour dénoncer la gestion actuelle du service public.

«Nadia Madassi y était», signale un de ses collègues.

Les instructions exigeant un black-out total sur les manifestations du vendredi 22 février ont fait réagir des journalistes. L’animatrice vedette, Meriem Abdou, a annoncé sa démission de son poste de rédactrice en chef de la rubrique internationale pour exprimer son refus «de cautionner un comportement qui foule aux pieds les règles les plus élémentaires de notre noble métier», a-t-elle posté sur sa page Facebook. Le malaise touche d’autres travailleurs des médias publics.

Employée à la Radio algérienne, Nassima Guettal «dénonce fermement la prise de position claire de la section syndicale des corps communs de cette entreprise aux côtés de la centrale syndicale qui soutient le 5e mandat de Bouteflika et qui lui fait campagne au nom des travailleurs syndiqués !»


Iddir Nadir


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