Une grande confusion a régné sur l’espèce de poisson pêché le long des côtes algériennes. Poisson-lièvre ou poisson-lapin? Deux poissons dont la consommation est dangereuse pour la santé de l’homme.
Rym Nasri — Alger (Le Soir)
La confusion vient d’être levée par le directeur du Centre national de recherche, de développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA) de Bou Ismaïl.
«Il ne s’agit pas du poisson-lapin mais du poisson-lièvre», précise Mohamed Kacher. La différence est de taille. Non-seulement le poisson-lapin n’a aucune ressemblance avec le poisson-lièvre mais il est de surcroît plus dangereux.
«Le poisson-lapin est une espèce indo-pacifique qui vit dans la mer Rouge et ne peut survivre en Méditerranée. Dangereux même au toucher, il est à la fois vénéneux et venimeux. Quant au poisson-lièvre, typique des côtes algériennes, il est venimeux car il renferme une toxine dans sa glande génitale, qu’il secrète pour protéger sa semence» explique le scientifique.
Classé depuis les années 1950, le poisson-lièvre apparaît sporadiquement dans nos côtes. Des apparitions liées généralement à la période de janvier-février, constate-t-il.
«Ce poisson est apparu en 2009, 2010, 2012 et certainement avant» souligne-t-il encore.
S’agissant de la dernière réapparition du poisson-lièvre en 2014, Mohamed Kacher précise que l’espèce a été signalée dans plusieurs régions, notamment à Taref, Annaba, Skikda, Tizi Ouzou, Boumerdès, Tipasa, Chlef et Arzew.
«Aucun signalement n’a été donné par contre à Alger», a-t-il ajouté.
A cet effet, un réseau de veille a été mis en place dans tous les ports de pêche.
«Les pêcheurs ont été instruits à ne pas jeter dans l’eau le poisson-lièvre pêché. Ils doivent le remettre aux autorités concernées, tels les vétérinaires et les services de santé dans les ports de pêche, qui le transmettront à leur tour à notre centre de recherche afin de s’assurer qu’il s’agit bel et bien de ce type de poisson. Généralement, il s’agit de quelques individus pris dans les filets des pêcheurs».
Le scientifique rassure que ce poisson «nocif» à la santé, est interdit à la commercialisation.
«C’est un poisson très résistant. Il ne meurt pas sur place et peut mordre et causer une importante blessure mais ne transmet pas le poison», affirme-t-il.
R. N.
Posté Le : 10/02/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : R. N.
Source : LeSoirdAlgerie.com du lundi 10 février 2014