Algérie

Algérie - Pluviométrie insuffisante et niveau des barrages au plus bas: Les réserves d’eau en nette diminution



Algérie - Pluviométrie insuffisante et niveau des barrages au plus bas: Les réserves d’eau en nette diminution


La problématique récurrente de la disponibilité de l’eau potable, notamment en été, risque cette année d’être plus pesante. En effet, les indices de la sécheresse sont apparents à vue d’œil.

Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdelamdjid Tebboune, a accordé au ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, «un délai d’une semaine» pour trouver «une solution définitive» aux perturbations et suspensions de l’alimentation en eau dans certaines wilayas. Un délai jugé trop court pour un problème plus profond. En effet, la problématique récurrente de la disponibilité de l’eau potable, notamment en été, risque cette année d’être plus pesante.

Les indices de la sécheresse sont apparents à vue d’œil. Le plus pertinent est le barrage Taksebt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a perdu plus de 70% de ses réserves. Une situation qui pénalise les habitants de cette wilaya mais aussi ceux de certaines régions des wilayas de Boumerdès et Alger.

Les autres barrages ne sont pas mieux lotis. Déjà en avril 2020, le niveau de remplissage des barrages était proche de la moitié.

Selon l’Agence nationale des barrages et transferts en Algérie (ANBT), leur taux de remplissage au niveau national à cette date-là était de 62%. Cela alors qu’en mai 2019, le taux de remplissage des barrages était de 77%.

Ainsi donc, il est clair que la pluviométrie très limitée l’hiver dernier en est pour beaucoup dans cette crise. Comme conséquence des changements climatiques, l’année hydrologique n’a pas été d’une grande importance et les quelques pluies survenues durant plusieurs périodes espacées sont à peine suffisantes. Cette faible pluviométrie a naturellement impacté les réserves d’eau, y compris les forages.

A cela s’ajoute la chaleur caniculaire qui caractérise ces longues journées d’été, qui n’a fait qu’aggraver la situation. En plus de la surconsommation d’eau, le phénomène d’évaporation influe directement sur le taux de remplissage des barrages, qui ne dépasserait pas les 50%, selon une source proche du ministère des Ressources en eau.

. Un problème plus vaste

Il y a également le facteur humain. En plus de la mauvaise répartition de l’eau à travers les périmètres urbains, il y a le gros problème du gaspillage et de la déperdition de quantités importantes de cette ressource dans la nature.

Les raisons ?

Elles sont multiples, mais la plus importante reste les fuites.

Elles sont causées par la vétusté des réseaux d’AEP dans certaines régions, notamment dans les zones d’ombre, et aussi par les piquages illicites. Pour la première cause, il est à signaler que l’Algérienne des eaux ne gère pas toutes les wilayas du pays, encore moins toutes les communes. Les collectivités locales se chargent aussi de certaines zones, notamment d’ombre.

Dans ces bourgades oubliées, la vétusté du réseau est une évidence. Associée à la gestion tant contestée des APC pour cette ressource, l’arrivée de l’eau dans les robinets y est célébrée comme un véritable événement. Sinon, le remplissage de fûts et jerrycans est inévitable. Ainsi les collectivités locales devraient assumer, elles aussi, leur part de responsabilité.

Pour les piquages illicites, les dommages occasionnés sont souvent d’une très grande importance. En plus des quantités d’eau perdues et la faiblesse du débit, la réparation nécessite beaucoup plus de temps et ainsi une perturbation qui se prolonge.

A tous ces problèmes, s’ajoute aussi la lourdeur des procédures liées à l’inscription et le lancement des projets. Nous avons appris d’une source proche de ce dossier que plusieurs projets sont en cours de lancement, réalisation et/ou réception. Il nous est donné comme exemple, la réalisation de 90 forages dans la wilaya d’Alger.

Mais pas seulement. Des forages vont être réalisés dans plusieurs autres wilayas souffrant déjà du manque d’eau. Il faut souligner qu’après quelques années de pluviométrie abondante, l’Algérie fait face à nouveau au phénomène de la sécheresse.

Dans une déclaration le 23 juillet dernier, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour, avait affirmé que «nous sommes en stress hydrique. Il va falloir épargner l’eau». Cela en attendant, bien sûr, de trouver des solutions durables qui mettront fin à ce cycle infernal de rareté, voire même de pénurie d’eau dont souffrent de nombreux Algériens sur l’ensemble du territoire national.



Asma Bersali


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