Au début de l’année 2020, nous avons assez entendu parler d’une nécessaire éradication des bidonvilles, appelés ou «rebaptisés» à l’époque et pour la circonstance: les «zones d’ombre». Peu importe le nom avec lequel on va les désigner. Les statistiques avancées par les services du ministère de l’Intérieur de l’époque donnaient des chiffres inquiétants. Est-ce que les pouvoirs publics avaient-ils réussi, entre-temps, à -au moins- en atténuer les effets néfastes! L’essentiel dans tout ça, c’était de ne plus voir ces répugnantes structures, inspirant toutes sortes de désolation et de désillusion, défigurer la ville. Après une année de tapage médiatique, finalement l’on n’entend plus parler dans les médias de zones, pas une uniquement d’ombre, mais également de toutes les formes de malheur où sont plongées des fortes portions de nos concitoyens. Les maux de ces zones d’ombre ne se limitent pas au fait qu’elles soient incubatrices d’une clochardisation d’un pan de la société, mais également au fait qu’elles bousillent le paysage urbain de la ville… Donc, le mal se manifeste avec un effet double. Il aurait fallu dès le début, promulguer des lois drastiques, interdisant toute installation des bidonvilles à proximité des villes. En Algérie, un vaste pays où normalement, il ne saurait y avoir un problème d’espaces pour installer provisoirement des zones d’ombre, en attendant qu’on leur trouve, le plus vite possible, des solutions dignes de leur citoyenneté. L’existence perpétuelle de ce problème, à l’aspect national, prouve encore une fois, l‘incapacité de l’Etat à venir au bout des problèmes des citoyens dont il est constitutionnellement, responsable. Une ville pour qu’elle devienne effectivement une ville, selon les normes de la modernité, devrait recueillir certaines conditions absolument nécessaires. Sans bidonvilles, déjà nos villes sont classées hors des normes d’agglomération modernes. Pour mener une vie de citadin dans une ville, il faudrait se munir, d’abord, d’une culture de citadin. Cela nous rappelle l’anecdote de ce pauvre, ayant vécu toute sa vie dans la pauvreté et suite à un coup de hasard, il est devenu riche. Cependant, ce nouveau riche, avec un esprit toujours conditionné par le manque, il lui faudrait beaucoup de temps pour acquérir la culture et l’esprit d’un homme riche. Ainsi, pour vivre dans une ville, il faudrait s’acquérir la culture et l’esprit d’un citadin. La gestion d’une ville est à la charge d’une hiérarchie de responsables de proximité. En plus, dans une ville moderne, le citoyen doit avoir sa part, par une forme de responsabilité dans la gestion de sa ville.
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Posté Le : 09/05/2023
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Auteur : Abdelkader Benabdellah - Photo : Akbou par Hichem BEKHTI
Source : lecarrefourdalgerie.dz