Algérie

Algérie - Pas de rationalisation de la consommation d'électricité sans hausse des prix (Boutarfa)



Algérie - Pas de rationalisation de la consommation d'électricité sans hausse des prix (Boutarfa)
Le recours aux délestages d'électricité dans les régions sud-est du pays sera maintenu jusqu'à la fin de l'été pour préserver l'équilibre entre l'offre et la demande, a déclaré lundi, le PDG de Sonelgaz Noureddine Boutarfa. Il a également souligné qu'il ne pouvait y avoir une politique d'économie d'énergie sans une politique des prix. « Nous aurons un rendez-vous avec les augmentations » a-t-il averti
"Les délestages vont se poursuivre pour la région sud-est, et hormis cette région, le système électrique national n'a connu de juin à aujourd'hui que trois jours de difficulté", a indiqué M. Boutarfa au Forum du quotidien Liberté. Les wilayas qui seront fortement touchées par ces délestages sont Biskra, El Oued et Batna (Barika), selon lui. L'insuffisance des lignes de distribution sont à l'origine des coupures électriques quotidiennes qui ont provoqué dans cette région du pays une vague de contestations. Selon le PDG de Sonelgaz, les deux lignes très haute tension (M'sila-Barika et Ain Djasser-Barika), dont la mise en service a été prévue pour cet été "a été retardée en raison d'oppositions par des tiers, mettant en péril la sécurité de l'approvisionnement de cette région". Névralgiques, ces deux lignes sont indispensables pour le transit de l'énergie électrique vers le sud-est du pays. Pour éviter un black-out de toute la région, l'Opérateur système a été contraint de mettre en 'uvre un délestage volontaire, tournant et maîtrisé, notamment entre 13h et 17h de l'après-midi. "Je suis désolé on ne règle pas un problème de distribution par la production", a-t-il dit, en précisant que les problèmes d'opposition (par des particuliers au passage de lignes) ont freiné les programmes de distribution et de transport de l'électricité. A ce propos, il affirme que la plupart des coupures qui ont affecté les clients industriels et domestiques, notamment en cette période de canicule sont dues majoritairement à la défaillance des réseaux de distribution et non aux incidents majeurs comme ça été rapporté par la presse.
On ne peut rien faire pour 2012 mais beaucoup pour 2016
L'alimentation de la région sud s'améliorera avec la mise en service de ces deux lignes. Pour tout le territoire national il faut attendre 2016, selon le dirigeant de Sonelgaz. "Aujourd'hui, si vous me dites qu'est-ce que vous pouvez faire pour 2012 je vous répondrai que je ne peux rien faire pour cette année mais pour 2016 et 2017 on peut faire beaucoup de choses", a-t-il promis. Il souligne que l'évolution fulgurante de la demande ces dernières années a mis à rude épreuve le système électrique national. D'ailleurs les taux de croissance enregistrés ont largement dépassé les prévisions du secteur de l'énergie. Pour comprendre la situation actuelle, il est utile selon M. Boutarfa, de revenir au boom de consommation qui s'est produit en 2011 avec une progression de la demande de 14,4%, alors que les investissements en infrastructures électriques ont été consentis sur la base de prévisions de croissance de 6,5%. D'ailleurs l'Algérie a bien échappé à de sérieux problèmes d'alimentation en électricité en investissant pour 6.000 MW supplémentaires, soit presque le double de la croissance projetée, soit 3.600 MW, établis sur la base de 6,5 de la progression de la demande. Avec les 6.000 MW investis "nous étions bien couverts et on devait retirer près de 1.500 MW de réserves, mais la croissance réelle était plus de 4.800 MW, c'est à dire que la réserve devient moins importante", a-t-il dit pour expliquer la réalité du système électrique national. Cette situation est d'autant aggravée par un recours accru à la climatisation qui a induit des pics de consommation exceptionnels durant le mois de juin, juillet et les premiers jours du mois d'août, signale M. Boutarfa.
"Nous aurons un rendez-vous avec les augmentations"
Selon lui, l'Algérie aura besoin de mobiliser une puissance supplémentaire de 1.200 MW afin de pouvoir couvrir une demande exceptionnelle durant les périodes caniculaires. Il avance que le système électrique national est en mesure de supporter une demande de 9.700 MW au maximum mais au-delà de ce seuil la distribution peut être confrontée à de sérieux problèmes en raison de manque de réserves. D'ici à 2017, l'Algérie aura besoin d'investir 18 milliards d'euros pour doubler ses capacités actuelles de production, de transport et de distribution d'électricité, selon les chiffres qu'il a avancés. Le PDG de Sonelgaz a estimé à ce sujet que la rationalisation de la consommation de l'électricité ne peut se concrétiser sans une hausse des tarifs qui va mettre fin à la surutilisation de cette énergie. "Il n'y a pas de politique d'économie d'énergie sans politique de prix. Nous aurons un rendez-vous avec les augmentations", a-t-il dit dans plus de précisions. Le groupe Sonelgaz a été pointé du doigt par les citoyens et la presse comme responsable des coupures électriques répétitifs durant cet été. Des accusations auxquelles le PDG du groupe a répondu en affirmant qu'il n'y a pas lieu de se tromper de cible car Sonelgaz n'intervient plus depuis 2002, date de la promulgation de la loi sur l'électricité, dans le service public. L'exercice de ce service est assuré par des sociétés autonomes sous l'autorité de la Commission de la régulation de l'électricité et du gaz, a-t-il tenu à préciser. De plus, la filiale autonome de Sonelgaz, SPE (Société de production d'électricité) ne détient actuellement que 40% des parts de marché de production de cette énergie, le reste étant assuré par Sonatrach et des producteurs privés, dira-t-il.
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