Algérie (Parc national du Djurdjura) - Des motocyclistes rôdent en pleine aire protégée: Nuisance sonore à Tikjda

En plus des incendies ravageurs et de la pollution sous multiples formes, Tikjda, cette station climatique qui fait partie de la réserve de biosphère protégée du Parc national du Djurdjura (PND), est en phase de devenir un moto-drome. On se permet absolument tout!

Cela s’est passé, vendredi dernier, lorsque plusieurs motocyclistes ont atterri sur les lieux. Des familles venues se détendre au milieu de nature ont été désagréablement surprises.

Le ronflement assourdissant des motos de grosses cylindrées leur a gâché la journée. Que dire alors de la faune locale dérangée dans son milieu naturel.

Pourtant, les lois interdisant ce genre de pratiques et d’autres, sont claires.

Loi n° 11-02 du 17 février 2011 relative aux aires protégées dans son article 8, stipule qu’ils sont interdites: «Toutes les activités, notamment celles de résider, de pénétrer, de circuler ou de camper, toute forme de chasse ou de pêche, d’abattage ou de capture de la faune, de destruction ou de collection de la flore… tout acte de nature à nuire à la faune ou à la flore et toute introduction ou évasion d’espèces animales ou végétales.»

Ainsi, toute infraction est punie d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200.000 DA à 2.000.000 DA.

Malheureusement, la réglementation est souvent piétinée par une grande partie des visiteurs qui affluent à Tikjda quotidiennement et durant toute l’année. Des milliers de véhicules circulent en pleine aire protégée sans craindre quelconques représailles.

Quant aux visiteurs, ils marchent sur des plantes rares, arrachent des branches d’arbres endémiques, jettent leurs déchets sur place, etc.

Contacté à ce propos, le directeur du PND, Ahmed Dahmouche, indique que la marge de manœuvre des agents du parc est minime.

«Le parc est traversé par la RN33 ouverte sur les deux côtés. On ne peut pas interdire le passage aux automobilistes. Cependant, nous déplorons les atteintes répétitives au patrimoine du parc et les comportements nocifs de certains visiteurs», a-t-il dit.

En outre, le PND ne dispose que de quelques éléments éparpillés sur les 5 secteurs du parc qui s’étend sur une superficie de 18.550 ha.

De son côté, Ahmed Allilèche, conservateur principal des forêts au niveau du PND, dira qu’un projet de pose de panneaux signalétiques interdisant toutes les formes d’atteinte, même celles relatives à la nuisance sonore, est en cours d’élaboration.



Photo: Une pollution sonore qui nuit au site (photo: el watan)

Omar Arbane