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Algérie - ORDURES MÉNAGÈRES ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT À SÉTIF: La récupération, le maillon faible



Algérie - ORDURES MÉNAGÈRES ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT À SÉTIF: La récupération, le maillon faible


La wilaya de Sétif ne récupère que 9% des déchets ménagers produits chaque jour, estimés, selon la direction de l’environnement de la wilaya, à 1.800 tonnes/jour.

Les matières plastiques sont utilisées dans différents domaines et industries, et on retrouve les déchets plastiques dans l’ensemble des filières post-consommation. Si le volume de cette matière de différentes compositions est important, sa récupération et son recyclage restent, toutefois, le parent pauvre de l’industrie. La wilaya de Sétif, pôle de l’industrie plastique par excellence depuis les années soixante-dix, compte seulement trois unités de recyclage, dont la première date des années 1970. En effet, la présence d’un tissu industriel relevant du groupe ENPC, dont le siège social est sis à Sétif, spécialisé dans la transformation et la commercialisation des produits plastiques et caoutchouc, a encouragé l’ouverture des dites unités. Trois autres sont en cours de réalisation. Cependant, l’organisation en amant de la filière de récupération pose un véritable problème, en dépit de la réussite de la filière recyclage.

La filière récupération des différents produits, dont le plastique, mérite davantage d’organisation. Selon des chiffres en notre possession, la wilaya de Sétif ne récupère que 9% des déchets ménagers produits chaque jour, estimés, selon la direction de l’environnement de la wilaya, à 1.800 tonnes/jour.

“Si l’on compte la récupération anarchique et qui n’obéit pas aux règles, on peut dire qu’on récupère 21% des déchets produits chaque jour au maximum. C’est très peu car les déchets ménagers sont récupérables à hauteur de 9% pour le carton, de 12% pour le plastique, de 8% pour le verre et de 60% pour les autres déchets qui peuvent être transformés en engrais”, a expliqué M. Djaârane Khalil, chef de service au niveau de la direction de l’environnement.

“La non-récupération des déchets constitue un véritable manque à gagner pour les collectivités locales qui, non seulement perdent de l’argent, mais en déboursent pour le ramassage, dont le paiement des agents, la réquisition des engins et matériels, ainsi que pour l’enfouissement et la réalisation des centres d’enfouissement”, a-t-il ajouté, en soulignant que l’APC de Sétif paye jusqu’à 90 milliards de centimes par an pour la collecte et l’enfouissement des déchets.

L’adoption de l’enfouissement technique des déchets comme mode d’élimination a engendré, en effet, des coûts supplémentaires aux collectivités.

Selon M. Djaârane, le montant précité peut être utilisé pour la réalisation d’une station de tri avec une capacité de 1.000 tonnes par jour pour Sétif et de vingt autres communes de la wilaya. Le montant peut être couvert au bout de trois ans d’exercice en récupérant et recyclant à hauteur de 100% les déchets pour entrer ensuite dans la phase de réalisation des bénéfices.

Le responsable de la direction de l’environnement a, par ailleurs, indiqué que l’année 2020, en dépit de la pandémie de coronavirus, a connu une révolution en matière de réalisation d’unités industrielles spécialisées dans le recyclage du plastique et autres matières. Une véritable dynamique de concurrence a été ainsi instaurée. L’exemple de l’unité de Bouandès, à plus de soixante kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya, illustre bien la situation.

Sous le signe “Un environnement sans plastique”, l’unité a pu récupérer 7 tonnes de déchets en plastique par jour.

Il est à noter que la réalisation de centres d’enfouissement technique, sans pour autant tracer une politique de la récupération qui générerait des bénéfices et qui créerait des postes d’emploi, taraude l’esprit des responsables du secteur de l’environnement, qui ne cessent d’appeler les collectivités locales à investir dans ce créneau, qui peut être une source de rentrée d’argent pour les municipalités.



Photo: La wilaya de Sétif ne compte que trois unités de recyclage. © D.R.

FAOUZI SENOUSSAOUI


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