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Algérie (Oran) - Les amateurs de vélo de route et de VTT sont victimes d’agressions: Pratiquer le vélo devient un sport à risque


Algérie (Oran) - Les amateurs de vélo de route et de VTT sont victimes d’agressions: Pratiquer le vélo devient un sport à risque


À Oran, ils sont nombreux à pratiquer le vélo de route et le VTT, il s’agit non seulement d’un sport mais également d’un moyen efficace de chasser le stress et de partager cette passion entre amis et parfois même entre de simples inconnus rencontrés sur un parcours.

La Wilaya d’Oran qui se prépare à organiser les Jeux méditerranéens de 2022 se doit également de donner l’image d’une ville où l’on pratique le sport qu’on encourage, mais surtout que le sport d’amateur se déroule en toute sécurité.

La pratique du vélo de route plus léger (environ 7 kilos) qu’un VTT (12 à 15 kilos) permet de faire de la vitesse sur de longues distances. Le VTT est, quant à lui, une sorte de vélo tout terrain idéal pour les randonneurs. Une discipline sportive qui attire beaucoup d’amateurs qui apprécient de rouler en deux roues, sauf qu’ils rencontrent souvent des difficultés notamment à trouver des lieux adaptés à la pratique de ce sport. Malheureusement, ce n’est plus là, la seule difficulté qu’ils rencontrent. Depuis peu, ils sont victimes d’agressions sur leur parcours. Des voyous munis d’armes blanches leur coupent la route et les obligent sous la menace à leur remettre leurs vélos. Des vélos qui coûtent près de 100.000 DA et plus. Pas plus tard que ce dimanche, pratiquement sur le même parcours, le 5e périphérique en passant par Sid-el-Bachir, quatre cyclistes ont été agressés.

Contacté, l’un des amateurs de cyclisme à Oran B. Abdelkader nous a raconté que lui-même a été agressé alors qu’il encadrait deux jeunes enfants. «À la vue des armes blanches et étant en compagnie de mineurs, j’ai vite cédé en remettant mon vélo aux agresseurs.»

Un autre ami à lui a également été agressé par ces groupes de voyous qui ciblent les cyclistes connaissant leur parcours puisqu’ils savent qu’ils n’ont pas trop le choix en l’absence de pistes qui leur sont consacrées.

Après avoir commencé à faire du vélo (VTT) avec un groupe d'amis et en famille dans les années 90 au niveau de la forêt de M’sila durant les week-ends, Mme Mazouni Zahera a été initiée au vélo de route en 2011. Installée depuis à Canastel, elle a repris le vélo seule sur les routes Gdyel, Arzew et à La corniche et, depuis, elle ne peut plus s’arrêter, et elle est même surnommée la dame aux vélos.

En créant le groupe VTT team nanas & kids, c’est devenu pour elle «un boulot» à plein temps puisqu’elle initie les débutants, femmes et enfants et organise et prend part à des compétitions.

En abordant avec Mme Zahera la question de la sécurité, elle nous explique qu’elle vit avec toutes les conditions que cela implique. «Je passe souvent par un bidonville derrière Belgaïd et on se fait caillasser et insulter et là avec le temps, ça se calme un peu, mais il y aura toujours un qui viendra me gâcher la sortie. Sur la route, aussi lorsque je traverse avec le groupe, je suis obligée de bloquer la circulation et ça ne plaît pas à tout le monde: des insultes, des gens qui freinent juste devant moi pour montrer leurs mécontentements!».

Notre interlocutrice a également été victime d’une agression au niveau du 5e périphérique, où on l’a délestée de son vélo. Sa plainte n’a pas eu de suite.

En prévision des Jeux méditerranéens, une piste cyclable de 4 km ainsi que deux haltes cyclables ont été prévues aux alentours du complexe sportif, une aubaine pour les cyclistes amateurs.

Pour notre interlocutrice, cela est certes une excellente mesure toutefois, dit-elle, «c'est bien pour des parents qui sortent avec leurs enfants pour aller d'un point à un autre ou faire un petit tour sans plus! Lorsque l'on fait du vélo de route, cela se pratique sur la route et pour ce faire, il faut choisir des routes plus ou moins sans trop de circulation mais pour y arriver, il faudrait quand même passer par celles qui sont pleines de circulation».

Pour combler ce besoin de circuler ailleurs que sur une piste cyclable, il y a les forêts mais sans pour autant être sûr de ne pas être agressé.

Afin de faire face aux agressions dont ils sont régulièrement victimes, plusieurs amateurs de cyclisme à Oran se sont coordonnés en mettant en ligne une pétition concernant les agressions commises contre les cyclistes et les sportifs en général «dans le but de mettre chacun devant ses responsabilités, nous ne sommes pas dans une jungle et par cette pétition, nous voulons surtout attirer l’attention des autorités locales afin qu’elles prennent en considération ce problème qui ternit l’image d’une ville qui s’apprête à organiser les JM-2022 », nous explique M. B. Abdelkader, qui n’aspire qu’à pratiquer son sport préféré dans la joie et la sécurité. « Nous, sportifs et passionnés de vélo, on veut pédaler tranquillement, nous les cyclistes d'Oran, on veut de la sécurité pour nous et nos enfants.»



Amel Bentolba
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