Outre le retard pris dans la réalisation des infrastructures sportives et d’accompagnement, Oran souffre d’un déficit en termes d’image: une ville sale, aux antipodes d’une cité méditerranéenne.
Alors que l’aspect général et environnemental de la ville d’Oran inquiète les responsables locaux et centraux à l’approche des Jeux méditerranéens, la course contre la montre semble perdue d’avance tant les challenges sont nombreux. En sus des retards pris dans la réalisation des infrastructures sportives et d’accompagnement inhérents à ce genre d’événements internationaux, Oran souffre d’un grand déficit en termes d’image puisque les clichés d’une ville sale, aux antipodes d’une cité méditerranéenne, sont alimentés par un quotidien peu reluisant. Les campagnes de nettoiement et de ramassage des ordures ménagères et des déchets solides, un peu partout dans les quartiers et communes de la wilaya, contribuent à forger cette idée de laisser-aller et d’incivisme ambiant. Une impression générale accentuée par l’absence d’un minimum de commodité pour recevoir les sportifs et les touristes étrangers à cette occasion.
“En dehors des hôtels et de leurs lieux d’hébergement, dans quels endroits les étrangers pourront faire leurs besoins?”
Une question simple, posée par beaucoup de citoyens, qui illustre l’absence de toilettes publiques dans la capitale de l’Ouest. Un problème épineux qui a, pourtant, été posé aux gestionnaires de la ville, sans résultat.
En juin 2006, une annonce avait été faite pour la réalisation de vespasiennes équipées de monnayeurs électriques, de signalétique extérieure et intérieure, de systèmes de nettoyage et de fermeture automatiques. Fin juillet 2012, une autre annonce avait fait état de la réalisation de trois nouvelles toilettes publiques, à Es-Seddikia, sur le boulevard de la Soummam et à M’dina J’dida, pour une enveloppe financière estimée à l’époque à près de 7 millions de dinars. Une année plus tard, les contrats de deux entreprises de réalisation avaient été résiliés par les services techniques de l’APC en raison de retards pris dans les travaux.
En septembre 2014, le ministre de l’Intérieur en visite à Oran avait insisté sur la nécessité de doter les villes algériennes de toilettes publiques; il avait alors demandé au wali d’Oran de lancer la construction de 70 toilettes publiques dans la wilaya. Aujourd’hui, la situation n’a pas changé et les citoyens en sont à chercher un café, un débit de boissons ou, carrément, un coin de mur à l’abri des passants pour se soulager.
Si le procédé est à portée pour les hommes, il en est autrement pour les femmes. La solution pourrait venir de l’entreprise CB Steel, implantée à Blida, qui propose des toilettes publiques “clés en main” pour les collectivités locales.
Un de ses gestionnaires explique qu’il existe quatre ou cinq variantes de toilettes publiques dans le monde et que la meilleure option pour l’Algérie est une construction rapide qui respecte l’intimité et les traditions de chacun.
“Notre produit est fait de béton transportable qui est fonctionnel dans les cinq minutes après sa réalisation pour peu que les gestionnaires de la ville aient tout aplani, en amont, en branchant l’endroit choisi pour son implantation avec une source d’eau et en le raccordant aux réseaux d’assainissement”.
Le système proposé est adapté aux villes et villages algériens, indique notre interlocuteur qui précise que tout reste tributaire de la volonté politique de régler ce problème d’autant plus que l’image du pays est sur la balance.
Photo: La meilleure variante de toilettes publiques pour les villes, celles préfabriquées en structure légère. © D.R
SAID OUSSAD
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Posté Le : 04/11/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : SAID OUSSAD
Source : liberte-algerie.com du mardi 2 novembre 2021