Algérie

Algérie-OMC, match à rejouer


La diabolisation du privé est une histoire très ancienne ; à l?époque déjà où Boumediène gérait l?Algérie d?une main de tracteur soviétique en écrasant toutes les singularités sur son passage, le privé était l?allié du diable, voire le diable, au mieux l?ami des sionistes. Le temps est passé mais le problème est resté le même, le privé, non étatique, pose problème. A travers les formalités interminables pour obtenir un registre du commerce et activer, à travers l?interdiction non formelle mais réelle d?ouvrir une banque ou une compagnie d?aviation, pis encore une télévision ou une radio privées, reste encore la constante de l?espace économique géré par l?Etat. Pourtant, en ne comptant pas l?affaire Khalifa, joint-venture privé-public, les plus gros détournements d?argent restent l?apanage d?hommes du domaine public et des entreprises nationales, le privé ne représentant qu?une part infime de la distorsion. D?ailleurs, le résultat est là : l?Algérie est riche et officiellement résolument libéraliste, mais il n?y a pas un seul homme d?affaires algérien digne de ce nom, tout juste deux ou trois apparatchiks avec un pied ou un bras dans les compromis politiques du régime, servant de prête-nom, ou au mieux d?alibi économique. Tant que l?Etat, ou plus précisément ses services de sécurité continueront à gérer l?ensemble des activités privées et personnelles des Algériens, aucun développement économique n?est envisageable. Il faut des mois pour ouvrir un commerce et des années pour avoir un agrément d?association, des décennies pour obtenir l?autorisation d?activer pour un parti politique, des siècles pour avoir l?agrément d?un journal privé. Pourquoi ? Parce que l?Algérie est encore une démocratie populaire, centraliste et dirigiste. L?Algérie peut-elle être libéraliste ? A la base, oui. Dans la mentalité du régime, absolument pas.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)