Algérie - Omar Ousmaal, entraîneur et officiel d’athlétisme: «L'Algérie a été le premier pays à lancer le handisport»

Omar Ousmaal est un contrôleur financier qui est devenu officiel en athlétisme et il est vrai que les deux métiers sont plutôt complémentaires, car si en finances, rien n'échappe à son regard, il en est de même sur les pistes. Découvrons, avec lui, le rôle d'un juge-arbitre.

- Le Soir d’Algérie: Comment devient-on officiel en athlétisme?

Omar Ousmaal: Au départ, j'étais entraîneur d'athlétisme grâce à des stages qui m'ont permis d'obtenir un diplôme de deuxième degré. J'ai exercé cette fonction à l'IRHD de Hussein-Dey avant d'en devenir le DTS, puis j'ai dirigé le NSRHD. Ensuite, j'ai suivi une formation d'officiel.

- Et vous avez une spécialité?

Oui, le lancer de poids, de javelot et de disque, mais il m'arrive d'arbitrer les courses vu que j'ai subi une formation complète d'officiel en athlétisme.

- Dans quelles compétitions avez-vous officié?

J'ai officié lors des Jeux africains, arabes et méditerranéens.

- On a révélé des cas de dopage en athlétisme, quel regard portez-vous sur ce fléau?

Je n'ai pas été confronté à des cas de dopage mais j'ai remarqué un phénomène étonnant.

- Quel phénomène?

J'ai remarqué que nos athlètes sont très forts au pays et ils obtiennent des minima haut la main, mais une fois qu'ils participent à des compétitions internationales, ils sont moins performants. Alors, est-ce qu'ils sont dopés au niveau national, et qu'à l'international ils sont prudents, car les contrôles anti-dopage sont plus rigoureux? Sur ce point, j'ai un doute.

- Aux derniers JO de Paris, nos handisports ont obtenu plus de médailles que nos athlètes, vous avez une explication?

Oui. Il faut savoir que l'Algérie a été le premier pays à lancer le handisport et à le préparer convenablement. D'ailleurs, lors de nos participations à l'international, on raflait toutes les médailles, mais par la suite, les autres nations ont énormément travaillé et progressé et sont aujourd'hui très performantes.

- Les JO de Paris ont confirmé la régression de l’athlétisme algérien, comment l’expliquez-vous?

D'abord, nos meilleurs techniciens exercent à l'étranger, ce qui fait que l'encadrement n'est plus de qualité. Ensuite, les bons gestionnaires se sont retirés ou ont pris leur retraite.

Et quelle serait la solution pour revivre les exploits de Boulmerka et des autres?

La solution est au niveau de la fédération qui a entamé un travail qui commence à porter ses fruits. Il y a de la prospection et il y a un nouvel encadrement composé des gens issus de l'ISTS, des universitaires qui se sont spécialisés en athlétisme. Sur ce point, on pourra briller aux prochains JO si cela continue dans le bon sens.

- En tant qu’officiel, avez-vous été approché pour avantager un athlète?

Non, jamais, et à ma connaissance, il n'y a jamais eu de cas de corruption au niveau des officiels.





Photo: Omar Ousmaal, entraîneur et officiel d’athlétisme

Propos recueillis par Hassan Boukacem